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, Ḵh̲ādi̊m (m. 1035/1626), grand-vizir ottoman. D’origine géorgienne, il servit parmi les eunuques blancs du harem impérial sous le règne de Meḥemmed III (1003-12/1595-1603 [ q.v.]), et fut nommé k̲h̲āṣṣ-oda-bas̲h̲i̊ par Aḥmad Ier peu après son avènement (2 s̲h̲aʿbān 1012/4 janvier 1604). Vers rabīʿ II 1013/septembre 1604, il fut promu au rang de troisième ¶ vizir au Dīwān, mais, dès le 27 rabīʿ II/22 septembre, il reçut le poste de beglerbegi d’Égypte. Il put rétablir l’ordre dans cette province et punit les troupes ottomanes régulières ( ḳul ṭāʾifesi) qui s’étaient révoltées. Dé…

(forme turque du grec ΛῆµνοΣ Limoz et Ilimli dans les ouvrages historiques ottomans anciens; ΛῆµοΣ dans des sources grecques anciennes; Stalimene dans des sources occidentales du moyen âge; Lemnos dans l’usage moderne), île de la partie septentrionale de la mer Egée, à 80 km à l’Ouest de l’entrée des Dardanelles (Čanaḳḳalʿe Bog̲h̲azi̊ [ q.v.]) et à mi-chemin entre le mont Athos et Tenedos (Bozd̲j̲a-Ada [ q.v.]). D’une superficie d’environ 470 km2, l’île est pratiquement dépourvue d’arbres depuis longtemps avant l’époque ottomane, et l’agriculture n’y a qu’une impo…

, nom de plusieurs villes et villages d’Asie Mineure venant de Ḳod̲j̲a-Ḥiṣār (cf. les noms de Ḳoč Ḥiṣāri̊, Ḳoyun Ḥiṣāri̊, Ḳoyul Ḥiṣāri̊, Keči Ḥiṣāri̊, et Ṭoḳlu Ḥiṣāi̊); la confusion est souvent évitée par l’addition du nom du chef-lieu de province voisin ou d’un autre mot, par ex. Čanki̊ri̊ Ḳoč-Ḥiṣāri̊, S̲h̲erefli Koč Ḥiṣāri̊; pour la même raison, l’appellation de localités ainsi nommées ont été changés à une époque récente. I. S̲h̲erefli Ḳoč Ḥiṣāri̊ (orth. moderne: Şerefli Koçhisan), chef-lieu d’un ilçe (autrefois kaza), qui s’appelait jadis Esb-kes̲h̲ān, en Anatolie centr…

, Ṭeberdār (1071-1124/1660-1712), grand-vizir ottoman sous le règne du sultan Aḥmed III [ q.v.). Né à Osmancik (Merzifon), de parents musulmans turcs, il put entrer au service extérieur (Bīrūn [ q.v.]) du Palais du sultan grâce à un patronage ( intisāb). Il commença sa carrière dans des fonctions de secrétaire. Par faveur et grâce au patronage de Ḥabes̲h̲ī ʿAlī Ag̲h̲a et d’autres ag̲h̲as du Bīrūn, il fut mis au service de la wālide sulṭān Ḵh̲adīd̲j̲e Tark̲h̲ān et parvint au grade de k̲h̲alīfe en 1099/1687. Le prince Aḥmed (futur Aḥmed III) nomma Meḥmed apprenti dans le corps…

, Ḳubrus (turc moderne: Kibns; grec: Kûpros, probablement dérivé du nom du cuivre; français: Chypre; anglais: Cyprus) est l’île la plus vaste de la Méditerranée orientale, avec une superficie de 9 251 km2. Par rapport au continent, la distance la plus courte est de 71 km. du Cap Kormakiti, au Nord, à Anamur, sur la côte méridionale de la Turquie; entre le Cap Andréas et Raʾs Ibn Ḵh̲ān, sur le littoral syrien au Nord d’al-Lād̲h̲iḳiyya [ q.v.], la distance est de 98 km.; de Chypre à la Crète (Iḳrīṭis̲h̲ [ q.v.]), il y a 553 km. environ. L’île comprend deux chaînes de montagnes, Kyrenia…

, Hād̲j̲d̲j̲ī (el-Ḥād̲j̲d̲j̲), grand-vizir ottoman (1085 ou 86-1156/1675-1743). Fils d’un descendant des Ewlād-i Fātiḥān, un nommé Naṣr Allāh, timariote à Jagodina, il fut formé en vue du service de l’État (de là ʿIwaḍ) et employé sous les ordres de fonctionnaires haut placés à Belgrade (1100/1689) et à Ḏj̲udda (1107-8/1696), d’où il accomplit le pèlerinage à La Mekke. De retour à Istanbul juste avant la rébellion de Patrona Ḵh̲alīl en 1730, il remplit la fonction de gümrük emīni, commissaire des douanes dans la capitale, pour le compte de Yegen Meḥmed Efendi Pas̲h̲a [ q.v.]. Par la su…

, Kuyud̲j̲u, Ḳod̲j̲a (vers 928-1020/vers 1520-1611), grand-vizir ottoman sous le règne d’Aḥmed Ier. Enfant du dews̲h̲irme [ q.v.] d’origine croate, il reçut son éducation au palais impérial, et sa carrière débuta sous le patronage de Maḥmūd Pas̲h̲a, le beglerbegi du Yémen et d’Égypte. Entre 1560 et 1569, il fut le ketk̲h̲udā [ q.v.] de ce dernier; en Égypte, il occupa aussi le poste d’ amīr al-ḥad̲j̲d̲j̲, qui ouvrait la voie à une haute fonction publique. En 983/1576, il devint lui-même beglerbegi du Yémen pour quatre ans environ. Révoqué en 988/1580, pour cause de corrupti…

(Ḳoyunlu Ḥiṣār; orth. moderne Koyulhisar), chef-lieu d’un ilçe de la province ( il) de Sivas dans la vallée du Kelkit, le long de l’ancienne route de Niksar à S̲h̲ābīn Ḳara Ḥiṣār et Erzurum dans ¶ l’«aile gauche» ( sol ḳol) de l’Anatolie, au temps du système routier et postal des Ottomans. Le site a changé plusieurs fois du fait des tremblements de terre (en dernier lieu en 1939). Avant 1850 environ, la ville était probablement située sur l’emplacement actuel de Yukari Kale. La ville et la forteresse furent perdues par les Byzantins après la bataille de Manzikert (Malazgirt).…

, Ürgüplü (1283-1339/1867-1921), s̲h̲eyk̲h̲ ül-Islām de l’empire ottoman. Membre d’une vieille famille locale de ʿulamāʾ, il naquit à Ürgüp d’un père nommé ʿAbd Allāh ʿAwnī Efendi. On comptait dans la famille l’administrateur du waḳf du complexe de la grandemosquée de la ville, l’ ulu d̲j̲āmiʿ fondée par Ḳaramānog̲h̲lu Ibrāhīm Bey [voir Ḳaramānog̲h̲ullari̊], Ḵh̲ayrī reçut sa première éducation sur place, entre autres en littérature classique arabe, persane et turque et en calligraphie. Son frère aîné, inspecteur de la justice dans le wilāyet de Sivas [ q.v.], supervisa la suite…

(m. 1034/1625), grand-vizir ottoman. Instruit à l’école du Palais ( Enderūn [ q.v.]), il parvint au grade de silāḥdār et fut nommé beglerbegi de Damas. En 1621, il est cité comme le cinquième ḳubbe wezīrī (Naʿīmā, Taʾrīk̲h̲, Istanbul 1210, II, 208). Après l’exécution du grand-vizir Kemānkes̲h̲ ʿAlī Pas̲h̲a [ q.v.], le 14 d̲j̲umādā II 1033/3 avril 1624), Murād IV le força à accepter de lui succéder. Čerkes Meḥmed Pas̲h̲a, devenu ainsi commandant en chef de l’armée envoyée pour réprimer la révolte d’Abāzā Meḥmed Pas̲h̲a [ q.v.] et reprendre Bag̲h̲dād aux Persans. En passant à Kony…

, Baḳḳāl-zāde, Ḥād̲j̲d̲j̲ī, S̲h̲ehrī, Defterdār (?-1129/1717), homme d’Etat ottoman, né à Istanbul (de là S̲h̲ehrī), fils d’un épicier turc musulman. Il se qualifie lui-même d’ al-Ḥād̲j̲d̲j̲ Meḥmed al-Defterī dans la préface à ses chroniques. Il fit carrière au département des finances de la Porte [voir Māliyye]. En 1081/1671, il était en fonctions au bureau du rūznāmed̲j̲e-yi ewwel ḳalemi [ q.v.]. Il s’attira le patronage du defterdār Ḳi̊li̊č ʿAlī Efendi, bas̲h̲defterdār (en fonctions 1102/1691-2) et fut promu mektūbd̲j̲u ( = mektūbī), chef du secrétariat du defterdār principa…

, al-Faransawī, (Sèves — parfois Sève — Pacha, 1788-1860), l’un des officiers français au service de l’armée de Muḥammad ʿAlī Pas̲h̲a [ q.v.]. Joseph Anthelme Sèves (devenu Octave Joseph de Sèves) était le fils d’un drapier de Lyon. A quinze ans, il s’enrôla dans l’armée, puis servit dans les hussards. Il participa à la campagne napoléonienne de Prusse (1806-7) et fut nommé adjudant. Pendant les Cent Jours (1814), promu capitaine, il servit dans l’Etat Major du maréchal Grouchy. Révoqué par le gouvernement royal, il g…

, grand-vizir et amiral ottoman, né probablement vers 977/1571 dans le village de Zeytūn (auj. Suleymanh, province de Marʿas̲h̲/Maraş sur la route de Kayseri, près de Furnuz), qui était alors peuplé de riches Arméniens (mines de fer dans les environs; voir Andreasyan, 1964) et qui souffrit lourdement des destructions opérées par les rebelles d̲j̲elālis [voir Suppl.]. Jeune garçon, Ḵh̲alīl fut recruté (Uzunçarşili, Kapikulu, I, 27, n. 4) par le devs̲h̲irme [ q.v.] et reçut en qualité A’ič og̲h̲lān [ q.v.] toute l’instruction dispensée par l’école du Palais. Sa carrière peut…

, Dāmād, Silāḥdār, Ḳod̲j̲a (vers 1016-98/1607-87), Grand Vizir ottoman sous le sultan Meḥemmed IV [ q.v.]. Né à Malaṭya [ q.v.] de parents non-musulmans, peut-être arméniens, il fut élevé au quartier du dews̲h̲irme [ q.v.] du palais d’Ibrāhīm Pas̲h̲a à Istanbul à l’initiative de son parent, le ḳapu-ag̲h̲asi̊ [ q.v.] Ismāʿīl Ag̲h̲a, et fit carrière au service du palais [voir Enderūn]. De dülbend ag̲h̲a, il devint mifiāḥ s̲h̲āgirdi au seferli odasi̊ et au k̲h̲āṣṣ oda [ q.v.], et enfin en 1050/1640 silāḥdār [ q.v.] du sultan. Six mois plus tard, il fut promu ḳubbe weziri [ q.v.]. Le 12 d̲j̲um…

, rebelle ottoman (m. 14 d̲j̲umādā II 1143/25 novembre 1730). D’origine albanaise, il appartenait aux protégés du ḳapudān-pas̲h̲a Muṣṭafā et ʿAbdī Pas̲h̲a (vers 1680 et plus tard). Il était né à Ḵh̲urpis̲h̲te (Khroupista, actuellement Argos Orestikon, au Sud de Kastoria, en Grèce). Il servit comme lewend [ q. v. ] à bord du vaisseau de commandement du vice-amiral ottoman, le Patrona (sur ce terme, voir Riyala), d’où probablement son nom. Transféré du service naval, il fut en mesure de rejoindre le dix-septième orla du corps des Janissaires, dans lequel il ser…

, nom de deux Grands Vizirs ottomans. Kaniz̲h̲eli (de Kaniz̲h̲e, Nagykanizsa moderne en Hongrie), de descendance croate ou hongroise, il naquit aux alentours du milieu du Xe/XVIe siècle et fut élevé au palais d’Istanbul (m. 1010/1602). Il suivit une carrière stable en occupant les postes de mirak̲h̲ōr siliḥdār, janissaire ag̲h̲a et de beglerbegi de Roumélie. Ayant atteint le rang de vizir en 988/1580, il fut marié à Fāṭima Sulṭān, une sœur du sultan Murād III [ q.v.], de laquelle il eut deux fils et une fille. Il atteignit par trois fois les plus hautes fonctions de l’E…

S̲h̲āhīnog̲h̲lu, Bosnali̊, grand-vizir ottoman (m. 1015/1606). Né à Jajce, il descendait de la famille bosniaque des S̲h̲āhīnog̲h̲ullari̊ et était apparenté à Ṣoḳollu Meḥmed Pas̲h̲a [ q.v.]. Entré au service ottoman en qualité de jeune du dews̲h̲irme [ q.v.], il fit ses études à l’école dite du Palais [voir Enderūn], Durant ces années-là, il fut probablement chargé de donner des leçons de combat à un ou plusieurs princes ottomans, de là son surnom de Lālā «tuteur». Il occupa successivement à la cour les fonctions de pes̲h̲kīr ag̲h̲asi̊, küčük mīr-āk̲h̲ūr et büyük mir-āk̲h̲ūr et il qu…

, Liwāʾ-i S̲h̲erīf ou ʿAlem-i Nebewī, dans l’usage turc ottoman, l’étendard sacré du Prophète conservé au palais de Ṭopḳapi̊ à Istanbul [voir Ṭopḳapi̊ Sarayi̊] en même temps que les autres reliques sacrées de l’Islam ( Emānāt-i Mübāreke ou Muḳaddese) comme le Manteau sacré ( Burda) [voir Ḵh̲irḳa-yi S̲h̲erīf], l’Escabeau sacré et la Barbe du Prophète [voir Ḳadam S̲h̲arīf et Liḥya-yi S̲h̲arīf]. Selon une tradition rapportée par Mouradgea D’Ohsson ( Tableau général de l’Empire Othoman, Paris 1788-1824, II, 378) et l’historien ottoman Fi̊ndi̊ḳli̊li̊ Meḥmed Ag̲h̲a ( Silāḥdar Taʾrīk̲h…

, grand-vizir sous le règne du sultan ottoman Aḥmed III, était un Albanais d’Elbaṣān, né vers 1065/1655. A l’époque où son frère aîné, Sinān Ag̲h̲a, était bostānd̲j̲i̊s bas̲h̲i̊ [ q.v.], il entra dans le corps des bostāndi̊s. Après la mort de son frère, vers 1105/1694, il fut attaché à Kalayli̊koz Aḥmed Pas̲h̲a, sous les ordres de qui il servit à Bag̲h̲dād, où son protecteur était beglerbegi. A son retour à Istanbul, Ḵh̲alīl devint k̲h̲āṣṣeki [ q.v.] et, en 1123/1711, bostānd̲j̲i̊ bas̲h̲i̊. Le 16 muḥarram 1128/11 janvier 1716, ayant été nommé beglerbegi d’Erzurum, il fut envoyé par l…

, Ḥad̲j̲d̲j̲ī (? 1091-1164/?1680-1751), grand-vizir ottoman. Fils d’un officier des Janissaires ( odabas̲h̲i̊), il naquit à Istanbul, fut enrôlé dans le même corps que son père et y fit une carrière de «fonctionnaire civil» jusqu’au poste de secrétaire général ( ag̲h̲a ḳapi̊si̊ yazi̊d̲j̲i̊si̊ ou yeničeri efendisi) qu’il obtint en 1149/1736, Il fut démis de ses fonctions pour s’être approprié des fonds destinés à la solde du corps qu’il accompagnait en campagne; en fait, il avait été dénoncé par le «négociant du corps», Dāwūd. Grâce à la protection du ketk̲h̲üdā [ q.v.] du grand-vizir…