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Ibrāhīm b. Ḵh̲ālid b. Abī l-Yamān al-Kalbī, éminent jurisconsulte et fon- dateur d’une école de droit religieux, mort à Bag̲h̲dād en ṣafar 240/juillet 854. Vivant en ‘Irāḳ une géné- ration après S̲h̲āfiʿī, Abū T̲h̲awr semble avoir été influencé par la méthode de S̲h̲āfiʿī, consistant à mettre l’accent sur l’autorité du ḥadīt̲h̲ prophétique, sans pour autant renoncer à l’usage du raʾy [ q.v.], comme cela avait été le cas dans les anciennes écoles juridiques. Les biographes postérieurs pré- sentent ce fait comme une conversion d’Abū T̲h̲awr qui aurait abandonné le raʾy des anciens ʿIr…

, Raḍāʿa, plus rarement Riḍāʿ, Riḍāʿa (a.), allaitement; techniquement, l’allaitement qui induit l’empêchement au mariage en raison de la parenté de lait. 1. Aspects juridiques. ¶ A en juger par la façon dont le ḳurʾān présente sa réglementation, on peut supposer que la question était déjà familière dans le public. La sūra IV, 23 comporte deux sections fournissant la liste des personnes avec lesquelles un Musulman ne peut contracter mariage. La première, traitant de la parenté par le sang, commence par la mère naturelle. La seconde, s’ouvrant pa…

(a.), littéralement empêchement, prohibition, est le terme technique désignant l’interdiction, la restriction de la faculté de disposer. Le mot exprime à la fois l’action d’imposer cette restriction et le statut qui en résulte; une personne soumise à ce statut est dite maḥd̲j̲ūr (abréviation de maḥd̲j̲ūr ʿalayh). Sont soumis au ḥad̲j̲r: (a) le mineur; (b) le fou; (c) l’irresponsable et, en particulier, le dépensier; (d)le failli; (e) la personne en état de maladie mortelle; (f) l’esclave. La question de savoir si le ḥad̲j̲r est automatique ou doit être imposé par le ḳāḍī est un sujet…

(a.), gage, nantissement, rāhin, celui qui donne un gage, murtahin, celui qui le reçoit. Le Ḳurʾān (II, 283) prévoit, confirmant ainsi manifestement une pratique juridique préislamique, la remise de gages ( rihān maḳbūḍa) dans le cas d’affaires à terme, quand la rédaction d’un document écrit n’est pas possible. Le rôle supposé du gage comme moyen de prouver l’existence d’une obligation passe dans le droit islamique tout à fait au second plan par rapport au rôle de l’assurance que le paiement de la créance aura lieu. De ce dern…

, et aussi Ahl al-Raʾy, les partisans de l’opinion personnelle, terme de mépris appliqué par les ahl al-ḥadīt̲h̲ [ q.v.] à leurs adversaires parmi les spécialistes de droit religieux. Raʾy [ q.v.], qui signifia d’abord «opinion juste», était employé pour caractériser un aspect du raisonnement humain, soit purement systématique [voir Ḳiyās], soit plus personnel et arbitraire [voir Istiḥsān], dont les premiers savants se servaient pour parvenir à des décisions sur des points de droit religieux. Les ahl al-ḥadīt̲h̲, cependant, qui s’opposaient aux anciennes écoles de droit …

al-Ḳaṣabī (et aussi al-T̲h̲aḳafī), éminent théologien et ascète muʿtazilite de l’école de Bag̲h̲dād (m. 234/848-9). Disciple d’Abū Mūsā al-Murdār, il fut aussi légèrement influencé par al-Naẓẓām [ q.v.] de Baṣra. Sa vie est māl connue, et l’on possède seulement quelques anecdotes sur son détachement du monde; on sait aussi qu’il introduisit la doctrine muʿtazilite à ¶ ʿĀna [ q.v.] et soutint des discussions avec Bis̲h̲r b. G̲h̲iyāt̲h̲ al-Marīsī [ q.v.]. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de fiḳh et de kalām (al-Ḵh̲ayyāṭ, 81; Fihrist, 37), et il eut de nombreux disciples qui…

(a.), mariage (proprement: relation sexuelle, mais déjà dans le ḳurʾān employé exclusivement dans le sens de contrat de mariage). Dans le présent article, le mariage sera étudié du point de vue juridique. Sur les cérémonies qui l’accompagnent, voir ʿUrs. I. dans l’islam classique II. dans le monde islamique moderne 1. Les pays arabe, persans et turcs du Proche Orient 2. Dans l’Inde musulmane jusqu’en 1930 [voir ʿUrs] 3. Dans l’Inde musulmane après 1930 4. En Indonésie 5. En Afrique orientale 6. Au Nigéria I. Dans l’islam classique. 1. Les traits essentiels du droit matrimonial isl…

, al-Muk̲h̲tār (ou Yuwānīs = Johannès) b. al-Ḥasan b. ʿAbdūn b. Saʿdūn b. Buṭlān, médecin et théologien chrétien de Bag̲h̲dād; principal disciple du prêtre, philosophe et ¶ médecin chrétien Ibn al-Ṭayyib [q.v.], il fut certainement lui-même un clerc nestorien, probablement prêtre. Il enseignait la médecine et la philosophie à Bag̲h̲dād, mais il quitta sa ville natale en ramadan 440/février 1049 pour un voyage qui, par Raḥba, Ruṣāfa, Alep, Antioche, Laodicée et Jaffa, le conduisit au Caire, où il arriva en d̲j̲umādā II 44…

(a.), féminin de mayt, mort (employé lorsqu’il s’agit de créatures privées de raison); en tant que substantif, il s’applique à l’animal mort sans avoir été abattu. Dans la terminologie plus récente, ce mot désigne d’abord un animal qui n’a pas été tué selon les prescriptions de la loi et dont, par conséquent, on ne peut consommer la chair, puis aussi toutes les parties des animaux dont la chair — soit parce qu’ils n’ont pas été abattus selon les prescriptions de la loi, soit par suite d’une défense alimentaire générale — ne peut pas être consommée. En dehors de la sourate XXXVI, 33 où mayta est e…

, sécurité, protection, sauf-conduit, le fait de faire quartier; mustaʾmin, personne qui demande ou qui a reçu l’ amān. Le mot ne se rencontre pas dans le Ḳurʾān; mais on en trouve cependant l’origine dans la sourate IX, 6: «Si un Polythéiste te demande le d̲j̲iwār (voir ci-dessous), accorde-le lui afin qu’il puisse entendre les paroles d’Allāh, puis laisse-le aller à l’endroit où il jouit de sécurité ( maʾmān)» (voir aussi sourate XVI, 112). Dans les lettres de Muḥammad aux tribus arabes, le mot amān (ou amāna) se rencontre comme synonyme de ʿ ahd [ q.v.], d̲h̲imma [ q.v.] et djiwār. L’instit…

, Abū l-Ḥasan ʿAlī b. Riḍwān b. ʿAlī. b. Ḏj̲aʿfar al-Miṣrī, médecin renommé, auteur d’ouvrages médicaux et polémiste d’Égypte. On est très bien renseigné sur sa vie et sa personne car, vers l’âge de soixante ans, il écrivit une autobiographie dont l’essentiel a été conservé par Ibn Abī Uṣaybiʿa et qui est imprégnée d’un grand contentement de soi, sentiment qui peut être expliqué par ses épreuves personnelles et qui explique à son ¶ tour son penchant pour la polémique. Il naquit en 388/998 d’un père boulanger à Ḏj̲īza (Guizeh) près du Caire; très pauvre, il eut une j…

, membre distingué de la génération des «Successeurs» ( tābiʿūn) et l’un des principaux transmetteurs de l’interprétation traditionnelle du Ḳurʾān attribuée à Ibn ʿAbbās. C’était un esclave de ce dernier qui l’aurait reçu alors qu’il était gouverneur de Baṣra, et il ne fut affranchi que par son fils ʿAlī; c’est pourquoi il est souvent qualifié de mawlā d’Ibn ʿAbbās. On le place tantôt parmi les «Successeurs» de La Mekke et tantôt parmi ceux de Médine. Il voyagea beaucoup, et sa présence est attestée à La Mekke et à Médine, en Égypte, en Syrie, au Yém…

(a.) proprement accroissement, comme terme technique usure et intérêt, de même que d’une façon générale tout avantage pécuniaire illégitime sans équivalent de service rendu. On emploie généralement dans d’autres langues sémitiques des dérivés de la même racine pour désigner les intérêts. A. En droit islamique classique. 1. Les affaires à terme avec payement d’intérêt de même que les spéculations de toute sorte constituaient un élément essentiel des échanges commerciaux qui s’étaient développés à la Mekke (cf. Lammens, La Mecque à la veille de l’hégire, 139 sqq., 155 sqq., 213 …

, l’un des noms du Prophète Muḥammad, utilisé par les Musulmans comme nom propre. Morphologiquement, c’est l’élatif de Maḥmūd ou Ḥamīd qui signifie: «plus digne», ou «le plus digne de louanges». Il est possible — mais c’est moins probable — qu’il soit l’élatif de Ḥāmid, auquel cas il signifierait: «louant [Dieu] à un plus haut, ou au plus haut degré». Comme nom propre cependant, il est tout à fait distinct des autres formes apparentées étymologiquement, y compris le nom de Muḥammad. On le trouve…

b. Ibrāhīm al-Anṣārī al-Kūfī, célèbre législateur religieux, un des fondateurs de l’école juridique ḥanafite [ q.v.]. Abū Yūsuf était de pure origine arabe. Son ancêtre Saʿd b. Ḥabta était un jeune homme de Médine au temps du Prophète. (Pour des détails sur sa généalogie, voir al-Ḵh̲aṭīb al-Bag̲h̲dāda, XIV, 243). Sa date de naissance, obtenue à partir de la date de sa mort, est fixée plutôt arbitrairement à l’année 113. Selon une anecdote dont les différentes versions sont ¶ contradictoires, c’était un pauvre garçon qui fut aidé par son maître Abū Ḥanīfa [ q.v.] lorsque ce dernier l’eu…

, mad̲h̲hab ou école de droit religieux ḥanafite qui tire son nom d’Abū Ḥanīfa [ q.v.] al-Nuʿmān b. T̲h̲ābit. Elle se développa à partir du corps principal de l’ancienne école de Kūfa et absorba également l’ancienne école de Baṣra. Dès la génération qui suivit Abū Ḥanīfa (m. 150/767), nous voyons Abū Yūsuf (m. 182/798 [ q.v.]) parler de lui comme de «l’éminent juriste» ( Kitāb al-Ḵh̲arād̲j̲. 11), et al-S̲h̲aybānī (m. 189/805 [ q.v.]) faire état des «adeptes d’Abū Ḥanīfa». Al-S̲h̲āfiʿī (m. 204/820 [ q.v.]) parle à plusieurs reprises des adeptes d’Abū Ḥanīfa comme d’un groupe homogène ( Ik̲h̲…

, nisba de personnages originaires d’un des endroits appelés Aḳ Ḥiṣār. Pour Aḳ Ḥiṣār d’Aydiʾn, il faut citer: a) Ilyās b. ʿĪsā, appelé couramment Ibn ʿĪsā b. ¶ Mad̲j̲d al-dīn, auteur d’un livre de prophéties en turc ( Kas̲h̲f-i rumūz-i kunūz) qui, rédigé en 965/1557-8 lors de l’apogée de la puissance des Ottomans, prédisait la perpétuation de leur empire jusqu’à la fin du monde et, à partir de la valeur numérique des lettres des noms propres, prédisait le destin de la nation jusqu’en 2035 H. (cf. Pertsch, Cat. Berlin, n° 45,9; Krafft, Cat. Vienna Acad., n° 301; Flügel, Cat. Vienna, n° 1502). …

, Muḥammad b. Yūsuf b. ʿĪsā b. Ṣāliḥ, nommé Ḳuṭb al-Aʾimma, savant et auteur ibāḍite de Béni Isguen (forme arabisée: Banū Yasd̲j̲an) au Mzāb, m. 1332/1914, à l’âge de 94 ans. Descendant d’une famille de savants, il provoqua, par son intense activité littéraire (dont les quelques renseignements fournis par Brockelmann, S II, 893, ne peuvent donner une idée exacte), une réelle renaissance des études religieuses ibāḍites au Mag̲h̲rib. Cela eut comme conséquence un rigorisme croissant dans les pratiques re…

, Burhān al-dīn Ibrāhīm b. Muḥammad b. Ibrāhīm, célèbre auteur ḥanafite. Né à Alep, il étudia d’abord dans sa ville natale, puis au Caire, où Ḏj̲alāl al-dīn al-Suyūṭī [ q.v.] fut un de ses professeurs; il se rendit ensuite à Istanbul où il vécut plus de cinquante ans et devint finalement imām et k̲h̲aṭīb à la mosquée du sultan Meḥemmed II Fātiḥ, en même temps que professeur de récitation du Ḳurʾān au Dār al-Ḳurrāʾ fondé par le grand- muftī, Saʿdī Čelebi (m. 945/1538-9). Il était profondément instruit en langue arabe, tafsīr et ḳirāʾa, ḥadīt̲h̲ et surtout fiḳh. Il mena une vie retirée et dé…

Muḥammad b. Muḥyī l-Dīn Muḥammad b. al-ʿImād Muṣṭafā al-ʿImādī, connu sous le nom de Ḵh̲od̲j̲a Čelebi (Hoca Çelebi), célèbre commentateur du Ḳurʾān, savant hanafite et S̲h̲ayk̲h̲ al-Islām, né le 17 ṣafar 896/30 déc. 1490, mort le 5 d̲j̲umādā Ier 982/23 août 1574. Son père, natif d’Iskilīb (Iskilip, à l’Ouest d’Amasia) avait été un savant et un ṣūfī remarquable. Abū l-Suʿūd commença sa carrière comme professeur, et fut même nommé dans l’une des «8 madrasas» du sulṭān Muḥammad II En 939/1533, il fut nommé ḳāḍī, d’abord à -Brūsa (Bursa…