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Your search for 'dc_creator:( "Lewis, B." ) OR dc_contributor:( "Lewis, B." )' returned 80 results. Modify search

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Di̇rli̇k

(129 words)

Author(s): Lewis, B.
, mot turc signifiant vie ou moyens d’existence. Dans l’empire ottoman, on l’employait pour désigner le revenu fourni par l’État, directement ou indirectement, pour l’entretien de personnes à son service. Ce terme est utilisé surtout pour les fiefs militaires [voir Tīmār], mais s’applique également aux traitements [voir ʿUlūfa], salaires, et dotations de tout genre accordées en guise de traitement aux fonctionnaires des gouvernements central et provinciaux. Il ne s’applique pas normalement aux fermes d’impôt, dont le principe repose sur la n…

Tunali̊ Ḥilmī

(230 words)

Author(s): Lewis, B.
, écrivain et homme politique turc. Né à Eskid̲j̲uma en 1863, il fut mêlé à des activités politiques illégales alors qu’il était étudiant en médecine. Après un court séjour, en prison, il s’enfuit en Europe en 1895, et rallia le groupe des Jeunes Turcs à Genève où, avec quelques autres, il fonda en 1896 le Parti Révolutionnaire Ottoman ( ʿOt̲h̲mānli̊ Ik̲h̲tīlāl Fi̊rḳasi̊); il fut particulièrement efficace comme écrivain et propagandiste en s’adressant au peuple simplement et directement. En 1900, en même temps que ʿAbd Allāh Ḏj̲ewdet et Isḥāḳ Sükūtī [ q.v.], il se réconcilia avec le …

Daftardār

(676 words)

Author(s): Lewis, B.
(turc defterdār), teneur de daftar [ q.v.], terme ottoman désignant le principal fonctionnaire des finances, correspondant au mustawfī [ q.v.] du monde musulman oriental. D’après al-Ḳalḳas̲h̲andī ( Ṣubḥ, II, 485, 494, 525, 526), le titre de ṣāḥib al-daftar existait déjà dans l’administration fāṭimide et désignait l’employé chargé du daftar al-mad̲j̲lis, c’est-à-dire des comptes et vérifications. Le titre de daftark̲h̲wān «lecteur de daftār» apparaît à l’époque de Saladin (B. Lewis, Three Biographies from Kamāl al-Dīn, dans Fuad Köpru̲lü Armağani, Istanbul 1953, 343) et r…

Ḥasan Fehmī

(1,074 words)

Author(s): Lewis, B.
Efendi, connu sous le nom d’Aḳs̲h̲ehirli, s̲h̲ayk̲h̲ al-Islām ottoman. Fils de ʿOt̲h̲mān Efendi d’Ilgin, il naquit en 1210/1795-6, et occupa plusieurs postes dans la branche enseignante de la profession ʿilmiyye [ q.v.]. En 1275/1858-9, à la mort de Yaḥyā Efendi [ q.v.], il fut nommé au poste de ders wekīli et chargé d’enseigner et de prêcher au nom du s̲h̲ayk̲h̲ al-Islām. Ḏj̲ewdet, qui avait des raisons d’être hostile à Ḥasan Fehmī, précise qu’il fut nommé faute de mieux et ajoute que les étudiants l’avaient surnommé kad̲h̲ūbī — le menteur ( Tezakir 13-20, éd. Cavid Baysun, Ankara 1…

al-ʿAskarī

(617 words)

Author(s): Lewis, B.
, Abū l-Ḥasan ʿAlī b. Muḥammad, dixième imām des S̲h̲īʿites duodécimains. Il esé communément connu sous le nom d’al-Naḳī -et d’al-Hādī. Fils du neuvième imām Muḥammad b. ʿAlī al-Riḍā [ q.v.], il naquit à Médine. La plupart des autorités s̲h̲iʿites le font naître en rad̲j̲ab 214/septembre 829, mais d’autres en d̲h̲ū l-ḥid̲j̲d̲j̲a 212 ou 213/février-mars 828 ou 829. Selon certaines sources, sa mère était Umm al-Faḍl, la fille d’al-Maʾmūn; selon d’autres, elle était uni umm walad mag̲h̲ribine du nom de Sumāna ou Sūsan Cette dernière affirmation semble la plus vraisem blab…

ʿAlī al-Riḍā

(842 words)

Author(s): Lewis, B.
Abū l-Ḥasan b. Mūsā b. Ḏj̲aʿfar, huitième imām des S̲h̲īʿites duodécimains, naquit à Médine en 148/765 (al-Ṣafadī) ou, d’après d’autres autorités probablement mieux informées, en 151/768 ou 153/770 (aI-Nawbak̲h̲tī, Ibn Ḵh̲allikān, Mīrk̲h̲wānd). Il mourut à Ṭūs en 203/818; les sources sont d’accord sur l’année, mais diffèrent sur le jour et le mois (fin de ṣafar: al-Ṭabarī, al-Ṣafadī; 21 ramaḍān: al-Ṣafadī; 13 d̲h̲ū l-ḳaʿda ou 5 d̲h̲ū l-ḥid̲j̲d̲j̲a: Ibn Ḵh̲allikān). Son père était l’imām Mūsā al-Kāẓim, sa mère une umm walad nubienne dont le nom est présenté de diverses mani…

Bostānzāde

(593 words)

Author(s): Lewis, B.
, nom d’une famille de ʿulamāʾ ottomans qui acquirent une certaine importance au XVIe et au début du XVIIe s. Le fondateur de la famille fut (1) Muṣṭafā Efendi, né à Tire, dans la province d’Aydi̊n, en 904/1498-9, et connu sous le nom de Bostān (ou Būstān). Son père était un marchand nommé Meḥmed (ainsi dans le texte de ʿAṭāʾī et sur la pierre tombale conservée au Türk-Islam Eserleri Müzesi à Istanbul; le titre Muṣṭafā b. ʿAlī dans ʿAṭāʾī, 132, est sans doute une erreur due à une confusion avec son homonyme Muṣṭafā, connu sous le nom de Küčük Bostān; cf. Hüseyin Gazi Yurdaydm, dans Bell., XIX (1955…

Ashām

(501 words)

Author(s): Lewis, B.
(turc eshām), pi. de l’ar. sahm (turc sehim), part. En Turquie, le mot était employé pour désigner certaines émissions du Trésor, diversement décrites comme étant des bons, des assignats et des rentes. Les eshām sont appelés «rentes» (Leibrenten) par Hammer, ainsi que dans le budget ottoman de 1862-3, où ils sont mentionnés sous le nom de rentes viagères. Le caractère n’est pas absolument sûr, car, bien que les eshām revinssent à l’État à la mort du détenteur, ils pouvaient être vendus, l’État réclamant sur chacun de ces transferts un droit égal à une annuité. D…

K̲h̲alaf b. Mulāʿib

(267 words)

Author(s): Lewis, B.
al-As̲h̲habī, seigneur, avec le laḳab de Sayf al-dawla, de Ḥimṣ et d’Afâmiya à la fin du Ve/XIe siècle. Il fut accusé de divers méfaits, notamment de brigandage et, au cours d’un siège de Salamiya, il aurait, au moyen d’un mangonneau, ¶ précipité le s̲h̲arīf Ibrāhīm al-Hās̲h̲imī contre la tour. En 483/1090, des plaintes furent adressées au sultan Maliks̲h̲āh, qui ordonna à son frère Tutus̲h̲, maître de Damas, et à d’autres gouverneurs de villes syriennes, de marcher contre lui. Une expédition conjointe s’empara de Ḥimṣ, et Ḵh̲alaf fut en…

Daftar

(4,869 words)

Author(s): Lewis, B.
, cahier cousu ou attaché, registre, plus spécialement livre de comptes ou de correspondances employé dans les services administratifs. Le terme dérive en dernière analyse du grec δıφθέρα «peau» et, de là, peau préparée pour recevoir des caractères écrits. Il était déjà employé en grec ancien dans le sens de parchemin ou, plus généralement, de matériaux pour écrire. Au Ve s. avant J.-C, Hérodote (V, 58) remarque que les Ioniens, comme certains Barbares contemporains, avaient, à une époque ancienne, écrit sur des peaux et appliquaient encore le terme δıφθέρα aux rouleaux de ¶ papyrus; a…

Bazīg̲h̲ b. Mūsā

(185 words)

Author(s): Lewis, B.
, surnommé al-Ḥāʿik, hérétique s̲h̲īʾite. Disciple d’Abū l-Khaṭṭāb [ q.v.], il fut, comme son maître, dénoncé par l’Imām Ḏj̲aʿfar al-Ṣādiḳ comme hérétique et fut même, d’après al-Nawbak̲h̲tī, désavoué par Abū l-Ḵh̲aṭṭāb lui-même. Al-Kas̲h̲s̲h̲ī rapporte une tradition selon laquelle, lorsqu’on apprit à Ḏj̲aʿfar al-Ṣādiḳ que Bazīg̲h̲ avait été tué, celui-ci exprima sa satisfaction. Ce détail placerait la mort de Bazīg̲h̲ avant celle de Ḏj̲aʿfar en 148/765. Comme beaucoup des premiers extrémistes s̲h̲īʿites…

Mas̲h̲wara

(1,984 words)

Author(s): Lewis, B.
(a.), ou Mas̲h̲ūra, terme islamique courant pour désigner une consultation. Il s’emploie en particulier lorsque le souverain consulte ses conseillers (ces derniers étant diversement définis), mais s’applique parfois aussi à une sorte d’assemblée délibérative. L’Arabie préislamique connaissait déjà la pratique consistant à prendre des décisions après consultation [voir Mad̲j̲lis, et Malaʾ au Suppl.]. Deux passages du Ḳurʾān (III, 153/159: wa-s̲h̲āwirhum fī l-amr, et ¶ XLII, 36/38: wa-amruhum s̲h̲ūrā baynahum) sont couramment cités comme imposant aux souverains le…

Di̇lsi̇z

(371 words)

Author(s): Lewis, B.
, en turc «sans langue», nom donné aux sourds-muets employés au service intérieur ( enderūn) du Palais ottoman, et pendant un certain temps aussi à la Sublime Porte. On les désignait également par le mot persan bīzabān, qui a le même sens. Il y en eut au palais de l’époque de Meḥemmed II à la fin du sultanat. Les renseignements qu’on possède sur leur nombre varient. D’après ʿ Aṭāʾ, il y en avait de trois à cinq attachés à chaque chambre ( kog̲h̲us̲h̲); Ricaut parle «d’environ quarante». Un document de l’époque de Muṣṭafā II (m. 1115/1703), cité par Uzunçarṣili, et qui a trait…

al-ʿAyyās̲h̲i̊

(201 words)

Author(s): Lewis, B.
, Abū l-Naṣr Muḥammad b. Masʿūd b. Muḥammad b. ʿAyyās̲h̲, écrivain shīʿite du IIIe/IXe siècle. Il était né à Samarḳand, et l’on prétend que ses ancêtres appartenaient à la tribu de Tamīm. D’abord sunnite, il se convertit encore jeune au S̲h̲īʿisme et étudia sous la direction des disciples de ʿAlī b. al-Ḥasan b. Faḍḍāl (m. 224/ 839; al-Ṭūsī, 93) et de ʿAbd Allāh b. Muḥammad b. Ḵh̲ālid al-Ṭayālisī (al-Astarābādī, 211). Il dépensa un patrimoine de plus de 300 000 dinars pour s’occuper d’érudition et de traditio…

Bahd̲j̲at Muṣṭafā Efendi

(387 words)

Author(s): Lewis, B.
, savant et médecin ottoman, petit-fils du grand-vizir Ḵh̲ayrullāh Efendi et fils de Ḵh̲wād̲j̲a Meḥmed Emīn S̲h̲ukūhī. Né en 1188/1774, il embrassa la carrière religieuse et devint mudarris en 1206/1791-2. Se spécialisant en médecine, il s’éleva rapidement et, en 1218/1803, devint médecin chef du sultan ( ḥekīmbas̲h̲i̊ ou, plus protocolairement, reʾīs-i eṭibbā-i sulṭānī). En 1222/1807, il fut révoqué de cet emploi, mais il fut réintégré en 1232/1817. En 1237/1821, il fut jeté en disgrâce et banni, mais rétabli la même année. En 1241/1826, après la destruction des Janissaires, ¶ il …

Tafarnud̲j̲

(525 words)

Author(s): Lewis, B.
(a.), tiré d’ifrand̲j̲ [ q.v.],lit. «adoptant, imitant ou singeant les manières et coutumes des Francs, c’est à dire des Européens». Le terme fut utilisé par le journaliste novateur Ḵh̲alīl al-Ḵh̲ūrī dans sa nouvelle satyrique Way id̲h̲an lastu bi-Ifrand̲j̲ī («hélas ! je ne suis pas un européen»), publiée dans le magazine Ḥadīḳat al-Ak̲h̲bār en 1860 ou peut être auparavant. Le turc alafianga[ lik] de l’italien alla fianca et le persan g̲h̲arbzada[ ],littéralement «influence occidentale» ont la même signification. Ce dernier terme a été de façon variable traduit …

Bāb-i Serʿaskerī

(315 words)

Author(s): Lewis, B.
, ou Serʿasker Kapi̊si̊, nom du ministère de la Guerre dans l’empire ottoman, au XIXe siècle. Après la destruction des Janissaires, en 1241/1826, l’ ag̲h̲a des Janissaires fut remplacé ¶ par un nouvel officier, le serʿasker [ q.v.]; c’était un ancien titre, donné aux chefs d’armée dans le passé; utilisé par Maḥmūd II, il en vint à désigner un officier, qui cumulait les fonctions de commandant en chef et de ministre de la Guerre, chargé spécialement de l’armée nouveau style; en outre, il héritait de l’ ag̲h̲a des Janissaires la responsabilité de la sécurité publique, de la police,…

Aḥmad Midḥat

(1,012 words)

Author(s): Lewis, B.
, écrivain turc ottoman, naquit à Istanbul en 1260/1844; il était le fils d’un pauvre marchand d’étoffes nommé Sulaymān Ag̲h̲a, et d’une Circassienne. Il perdit son père alors qu’il était tout enfant, et fut placé quelque temps comme apprenti chez un boutiquier. Quand il eut dix ans, sa famille alla s’établir à Vidin, où son demi-frère Ḥāfiẓ Ag̲h̲a était le mudīr d’un ḳaḍā. Cependant Ḥāfiẓ tomba en disgrâce, et, en 1859, Aḥmad retourna à Istanbul, où il commença son instruction. En 1277/1861, Ḥāfiẓ Ag̲h̲a, ayant gagné la faveur de Midḥat Pas̲h̲a, fut réint…

Efendi

(958 words)

Author(s): Lewis, B.
, titre ottoman d’origine grecque, de αὐθέντηΣ «seigneur», «maître» (cf. «authentique»), probablement par l’intermédiaire d’une forme vocative dialectale de Byzance, afendi (G. Meyer, Türhische Studien, I, dans SBAk. Wien, 1893, 37; K. Foy, dans MSOS, I/2 (1898), 44. n. 3; Psichari, 408). Le terme était déjà en usage en Anatolie turque aux VIIe et VIIIe/XIIIe-XIVe siècles. Eflākī indique que la fille de Ḏj̲alāl al-dīn Rūmī était connue sous le nom d’Efendipoulo «la fille du maître» (Cl. Huart, Les saints des derviches tourneurs, Paris 1922, II, 429; sur le nom de famille car…

Ḏj̲ānīkli Ḥād̲j̲d̲j̲ī ʿAlī Pas̲h̲a

(441 words)

Author(s): Lewis, B.
, capitaine ottoman et fondateur d’une famille de derebeys [ q.v.]. Né à Istanbul en 1133/1720-1, il était le fils d’Aḥmad Ag̲h̲a, ḳapid̲j̲i- bas̲h̲i au palais impérial. Dans sa jeunesse, il accompagna son frère aîné Süleymān Pas̲h̲a à Ḏj̲ānīk, où il lui succéda définitivement comme maître du pays, avec le titre, habituel chez les derebeys autonomes, de muḥaṣṣil [ q.v.]. Pendant la guerre russo-turque de 1182-88/1768-74, il détint un certain nombre de commandements militaires. D’abord en service en Géorgie, il fut nommé en d̲j̲umādā II 1183/oct. 1769 à l’étatmajor du serʿasker de Mol…

Ḍābiṭ

(270 words)

Author(s): Lewis, B.
, en turc zabit, nom donné par les Ottomans à certains fonctionnaires et officiers, et qui se spécialisa par la suite pour désigner les officiers des forces armées. Il semble que, dans son emploi ancien chez les Ottomans, ḍābiṭ ait indiqué une personne chargée d’une affaire ou de sa direction ou (? des finances) d’une localité (par ex. ewḳāf ḍābiṭi, wilāyet ḍābiṭi, etc.; exemples, certains avec des toponymes, dans Halit Ongan, Ankara’nin 1 numarali şer’iye Sicili, Ankara 1958, index, et L. Fekete, Die Siyāqat-Schrift, I, Budapest 1955, 493 sqq.; cf. l’emploi du mot en persan d…

Ḍabṭiyya

(189 words)

Author(s): Lewis, B.
, en turc zabtiyye, nom donné par les Ottomans, à une époque assez tardive, à la police et à la gendarmerie. Les fonctions policières, qui étaient auparavant sous la surveillance de différents officiers de janissaires, furent placées sous la juridiction du serʿasker [ q.v.; voir aussi Bāb-i Serʿaskerī] en 1241/1826, et, en 1262/1846, devinrent une administration autonome, la Ḍabṭiyye mus̲h̲īriyyeti (Luṭfī, VIII, 27-8). Vers le même temps, on créa un conseil de la police ( med̲j̲lis- i ḍabṭiyye) qui fut supprimé par la suite et remplacé par deux corps quasi judiciaires, le dīwān- i ḍabṭi…

K̲h̲ādim al-Ḥaramayn

(956 words)

Author(s): Lewis, B.
«Serviteur des deux Lieux Saints» (La Mekke et Médine), titre employé par un certain nombre de monarques musulmans. Adopté par le sultan ottoman Selīm Ier après la conquête de l’Égypte en 922/1517 et utilisé par plusieurs de ses successeurs, il était considéré, à la fin de l’époque ottomane, comme un titre califal, et l’on disait que Selīm l’avait pris à la suite du dernier calife ʿabbāside du Caire. Cette croyance, qui ne correspond pas à la réalité, paraît bien faire partie de la mythologie du califat ottoman. Autant…

Ḥātim b. Hart̲h̲ama

(371 words)

Author(s): Lewis, B.
, fils de Hart̲h̲ama b. Aʿyan [ q.v.], occupa un certain nombre de fonctions au service des califes. Dans une lettre d’al-Amīn à Ṣāliḥ datée de s̲h̲awwāl 192/juillet-août 808, un an environ avant la mort de Hārūn al-Ras̲h̲īd, l’héritier présomptif conseille à son frère de confirmer dans son poste Ḥātim b. Hart̲h̲ama, homme, comme son père, d’un loyalisme éprouvé, et de lui confier la garde des palais du calife (al-Ṭabarī, III, 769; cf. F. Gabrieli, Documenti relativi al califfato di al-Amīn in aṭ-Ṭabarī, dans Rend. Lin., sér. VI, vol. III (1927), 203). Al-Amīn le nomma par la su…

ʿAzīz Miṣr

(252 words)

Author(s): Lewis, B.
, «le puissant d’Égypte». Dans le Ḳurʾān (XII, 30, 51), le titre al-ʿAzīz est donné à l’Égyptien anonyme qui achète Yūsuf, et qui, dans la légende et l’exégèse postérieures, est appelé Ḳifṭīr [ q.v.], d’après le Putiphar biblique. Ce titre paraît s’appliquer à la fonction de premier ministre sous Pharaon, car il est attribué à Yūsuf lui-même quand il parvient à cette dignité (Ḳurʾān, XII, 78, 88). Dans certains dictionnaires arabes, le terme est défini comme désignant le souverain d’Égypte (Miṣr) et d’Alexandrie (Lane, s.v.). D…

Baraḳ Baba

(464 words)

Author(s): Lewis, B.
, derviche turc qui acquit quelque célébrité à l’époque des Il-Ḵh̲āns. Il aurait été un disciple du célèbre Sari̊ Saltuk [ q.v.], et il est cité à propos des mouvements bābāʾī, bektās̲h̲ī et mewlewī. Ses partisans étaient appelés Baraḳīs; son k̲h̲alīfa était Ḥayrān Emird̲j̲i. Une histoire conservée par Yazi̊d̲j̲i̊og̲h̲lu ʿAlī en fait un prince sald̲j̲ūḳide converti au Christianisme par le patriarche grec, puis ramené à l’Islam par Sari̊ Saltuk, qui lui transmit son pouvoir surnaturel et lui donna le nom de Baraḳ. Les sources arabes le décrivent comme originaire de Tokat ( Būḳāt du text…

Hās̲h̲imiyya

(814 words)

Author(s): Lewis, B.
, terme employé couramment aux IIe-IIIe/VIIIe-IXe siècles pour désigner les membres de la famille des ʿAbbāsides et parfois leurs partisans et défenseurs. Dès les débuts de l’époque ʿabbāside, il aurait désigné les descendants de Hās̲h̲im b. ʿAbd Manāf [ q.v.], l’ancêtre commun du Prophète, de ʿAlī et d’al-ʿAbbās; l’usage qu’en faisaient ainsi les ʿAbbāsides était interprété comme exprimant une prétention au califat fondée sur la parenté par les mâles avec le Prophète. Van Vloten, suivi par d’autres savants, prouva que le nom avait, …

Ḥasan Fehmī

(193 words)

Author(s): Lewis, B.
, journaliste turc qui acquit une célébrité éphémère, en 1909, comme rédacteur en chef du journal Serbestī dans lequel il se livra à de violentes attaques contre le Comité Union et Progrès [voir Ittiḥād we-Teraḳḳī], La responsabilité de son assassinat par un inconnu, sur le pont de Galata, dans la nuit du 6 au 7 avril 1909 (n.s.), fut rejetée sur le Comité à la fois par les libéraux et par l’Union Mahométane [voir Ittiḥād-i Muḥammedī], et ses funérailles provoquèrent des manifestations et des discours hostiles. Une période de tension croissante suivit, pour aboutir à l…

Biñbas̲h̲i̊

(306 words)

Author(s): Lewis, B.
«chef de mille», grade militaire turc. Le terme apparaît très tôt chez les Turcs occidentaux, et est déjà utilisé à propos de la réorganisation militaire qu’aurait opérée Ork̲h̲ān en 729/1328-9 (par ex. Saʿd al-dīn, Tād̲j̲ al-tawārīk̲h̲, I, 40: « onbas̲h̲i̊s, yüzbas̲h̲i̊s et biñbas̲h̲is y furent nommés ...»). Sous la forme miñbas̲h̲i̊, le terme se rencontre aussi chez les Turcs orientaux, et est utilisé, par exemple, pour désigner un grade dans les armées ṣafawides en Perse (v. Minorsky, Tad̲h̲kirat al-mulūk, Londres 1943, 36, 74, 155). Le titre miñbegi, avec un sens similaire, a…

Bīrūn

(105 words)

Author(s): Lewis, B.
, en persan «extérieur», nom donné aux départements et services extérieurs de la Maison impériale ottomane, par opposition avec les départe-ments intérieurs, connus sous le nom d’ Enderūn [ q.v.]. Le bīrūn était donc le point de rencontre de la cour et de l’État, et, outre les fonctionnaires du palais, il comprenait un certain nombre de hauts fonctionnaires et de dignitaires, chargés des affaires administratives, militaires et religieuses de l’empire. (B. Lewis) Bibliography D’Ohsson, Tableau général de lEmpire ottoman, VII, Paris 1824, 1-33 Ismail Hakki Uzunçarşilι, Osmanlι dev…

Elči

(668 words)

Author(s): Lewis, B.
, mot turc signifiant envoyé, de el ou il, pays, peuple ou État, auquel est ajouté le suffixe či (= d̲j̲i) marquant la profession. Dans certains textes turcs orientaux, le mot apparaît pour désigner le maître d’une terre ou d’un peuple; mais sa signification normale a été très tôt celle d’envoyé ou messager, généralement au sens diplomatique, mais quelquefois, dans la littérature mystique, avec un sens religieux figuré. En turc ottoman, il devint le terme courant pour désigner un ambassadeur, en même temps que le terme arabe plus officiel de sefīr. Les sultans ottomans commencèrent d…

Aḥmed Ḥilmī

(376 words)

Author(s): Lewis, B.
Efendi, traducteur turc du XIXe siècle. Né à Üsküdar, il fut formé à la «chambre» des langues [voir Terd̲j̲üme Odasi̊] du ministère des Affaires Étrangères, et occupa par la suite un certain nombre de postes officiels. Il est mentionné comme ayant été consul de Turquie à Tabrīz, puis membre de l’ambassade à Téhéran; en 1876, il fut élu député au premier parlement turc. Il mourut en 1878 du typhus qu’il avait contracté alors qu’il s’occupait de réfugiés de la guerre russo-turque et fut enterré à Üskudar, au cimetière Karacaahmet. Aḥmed Ḥilmi joua un rôle de pionnier comme traducteur …

Ayyūb Ṣabrī Pas̲h̲a

(99 words)

Author(s): Lewis, B.
, officier de marine et écrivain ottoman. A sa sortie de l’école navale, il reçut diverses affectations et servit pendant un certain temps au Ḥid̲j̲āz et au Yémen. Il mourut à Istanbul en 1308/1890. Il est l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages historiques et descriptifs sur l’Arabie, notamment une description de la Mekke et Médine ( Mirʾāt at-Ḥaramayn, 3 vol., Istanbul 1301-6) et une histoire des Wahhābites ( Taʾrīk̲h̲-i Wahhābiyyān, Istanbul 1296). Il a écrit en outre une biographie du Prophète intitulée Maḥmūd al-Siyar (Edirne 1287). (B. Lewis) Bibliography Babinger, 372-3 Sid̲j̲…

ʿAskarī

(577 words)

Author(s): Lewis, B.
de ʿaskar «soldat», désignait, dans l’usage technique ottoman, un membre de la classe militaire dominante, qui se distinguait des reʿāyā — sujets paysans et habitants des villes ( reʿāyā désigne tantôt les sujets en général, tantôt les paysans seulement) —. Le terme ʿaskarī désigne plutôt une classe qu’une fonction; il s’appliquait à des ʿaskarīs retraités ou disponibles, aux épouses et aux enfants des ʿaskarīs, à des esclaves affranchis du sultan ou des ʿaskarīs et aussi aux familles des titulaires de charges religieuses publiques en service ( mulāzemet) auprès du sultan. La classe …

Bilād-i T̲h̲alāt̲h̲a

(148 words)

Author(s): Lewis, B.
, les trois villes, terme employé dans la pratique judiciaire et administrative ottomane pour désigner Eyyūb, Galata et Üsküdar, c’est-à-dire les trois zones urbaines rattachées à Istanbul. Chacune avait son propre ḳādī, indépendant du ḳādī d’Istanbul, bien que de rang moins élevé. Chaque mercredi, les ḳāḍīs des «trois villes» se joignaient au ḳāḍī d’Istanbul pour se rendre auprès du grand-vizir. Cette autonomie judiciaire des trois villes remontait aux débuts de l’époque ottomane, probablement même à la conquête. Les trois villes jouissaient éga…

Bāb-i Mas̲h̲īk̲h̲at

(433 words)

Author(s): Lewis, B.
, (aussi S̲h̲ayk̲h̲ al-Islām Kapi̊si̊, Bāb-i Fetwā et Fetwāk̲h̲āne), nom qui fut donné communément dans l’Empire Ottoman, durant le XIXe siècle, à la charge ou au service du S̲h̲ayk̲h̲ al-Islām [ q.v.], le grand muftī d’Istanbul. Jusqu’en 1241/1826, les grands muftīs avaient occupé leur fonction et rendu leurs ordonnances de leurs propres résidences, ou, si celles-ci étaient trop éloignées, de locaux loués en ville. Cette année-là, après la destruction des Janissaires, le sultan Maḥmūd II donna l’ancienne résidence de l’Ag̲h̲a des jan…

Bard̲j̲awān

(964 words)

Author(s): Lewis, B.
, Abū l-Futūḥ, esclave qui fut quelque temps maître de l’Égypte sous le règne d’al-Ḥāḳim. Il avait été élevé à la cour d’al-ʿAzīz, où il parvint à occuper le poste d’intendant ( Ḵh̲iṭaṭ, II, 3; ¶ Ibn Tag̲h̲rībirdī, Caire IV, 48; Ibn Ḵh̲allikān, II, 201). Il était eunuque et était connu sous le titre d’ustād̲h̲ [ q.v.]. Son origine ethnique est incertaine — Ibn Ḵh̲allikān en fait un Noir, Ibn al-Ḳalānisī simplement un Blanc ( abyaḍ al-lawn), al-Maḳrīzī un Slave ou un Sicilien, les lectures Ṣaḳlabī et Ṣiḳillī apparaissant toutes deux dans les mss des Ḵh̲iṭaṭ (cf. S. de Sacy, Chrestomathie, I, 13…

Bahāʾī Meḥmed Efendi

(574 words)

Author(s): Lewis, B.
, juriste et théologien ottoman. Né à Istanbul en 1004/1595-6, il était le fils de ʿAbd al-ʿAzīz Efendi, ḳāḍī-ʿasker de Roumélie, et le petit-fils de l’historien Saʿd al-dīn. Il entra dans la carrière religieuse, devint mudarris et mulla et fut nommé ḳāḍī, d’abord à Salonique, puis, en 1043/1633-4, à Alep. Grand fumeur, il fut dénoncé par le beylerbey Aḥmad Pas̲h̲a, avec qui il était en mauvais termes, et, en 1044/1634-5, révoqué et exilé à Chypre pour le punir de ce que l’on considérait alors comme une grave faute. Vers la fin de 1045/début 1636, il …

Babadag̲h̲i̊

(806 words)

Author(s): Lewis, B.
, ville de la Dobroudja, faisant maintenant partie de la Roumanie. Son nom turc rappelle le derviche semi-légendaire (Baba) Sari̊ Salti̊ḳ, qui aurait conduit un certain nombre de Turcomans anatoliens en Dobroudja au milieu du ¶ VIIe/XIIIe siècle et se serait établi avec eux dans le voisinage de Babadag̲h̲i̊. (Sur cette installation, voir Paul Wittek, Yazijioghlu ʿAlī on the Christian Turks of the Dobruja, dans BSOAS, 1952, XIV, 639 sqq.). Il existe plusieurs tombeaux de Sari̊ Salti̊ḳ dans diverses villes, mais le plus communément admis comme authentique est c…

Ibn ʿAttās̲h̲

(517 words)

Author(s): Lewis, B.
, ʿAbd al-Malik, dāʿī ismāʿīlien qui, au milieu du Ve/XIe siècle, fut chargé de la da ʿwa au ʿIrāḳ et en Perse occidentale; d’après l’autobiographie de Ḥasan-i Ṣabbāḥ [ q.v.], il vint à Rayy en ramaḍan 464/mai-juin 1072 et enrôla Ḥasan dans la da ʿwa; on dit aussi qu’il gagna la bienveillance de Raʾīs Muẓaffar de Girdkūh, qui devint par la suite un des chefs les plus actifs des Nizāris. Ẓahīr al-dīn et Rāwandī font également allusion à ses relations avec Ḥasan-i Ṣabbāḥ; selon cette version, ʿAbd al-Malik, qui résidait à Iṣfahān, fut accus…

ʿAlī b. Muḥammad al-Zand̲j̲ī

(455 words)

Author(s): Lewis, B.
, connu sous le nom de Sāḥib al-Zand̲j̲, était le chef des Zand̲j̲ [ q.v.], esclaves noirs révoltés qui, durant quinze ans (255-270/868-83), terrorisèrent le Sud du ʿIrāḳ et les territoires avoisinants. Il était né à Warzanīn, village proche de Rayy, et aurait été, d’après quelques sources, d’origine arabe, descendant de ʿAbd al-Ḳays du côté paternel, d’Asad du côté maternel. Son nom est généralement donné sous la forme ʿAlī b. Muḥammad b. ʿAbd al-Raḥīm. D’après Ibn al-Ḏj̲awzī ( al-Muntaẓam, Ḥaydarābād 1357, V, 2, 69), son nom véritable était Bihbūd̲h̲. Al-Bīrūnī ( Chronologie, 332; t…

ʿAlides

(1,804 words)

Author(s): Lewis, B.
, descendants de ʿAlī b. Abī Ṭālib, qui avait dix-huit fils (selon la plupart des ouvrages sur la généalogie des ʿAlides, mais quatorze selon une autre version donnée par al-Ṭabarī et onze d’après al-Masʿūdī) et dix-sept filles. Voici la liste de ses fils: De Fāṭima: al-Ḥasan, al-Ḥusayn et al-Muḥsin (ou Muḥassin). Le troisième n’apparaît pas dans toutes les sources. De Ḵh̲awla: Muḥammad, connu sous le nom d’Ibn al-Ḥanafiyya. D’Umm al-Banīn: ʿAbbās l’aîné, ʿAbd Allāh, ʿUt̲h̲mān l’aîné, Ḏj̲aʿfar l’aîné. D’al-Ṣaḥbāʾ, appelée Umm Ḥabīb: ʿUmar. De Laylā bint Masʿūd: Abū Bakr, ʿAbd …

Ibn al-Dawādārī

(408 words)

Author(s): Lewis, B.
, Abū Bakr ibn ʿAbd Allāh b. Aybak al-Dawādārī, historien égyptien. Son père, Ḏj̲amāl al-dīn ʿAbd Allāh, était au service de l’ amīr Sayf al-dīn Balabān al-Rūmī al-Ẓāhirī, dawādār de Baybars, d’où le surnom de Dawādāri. Ṣ. Munad̲j̲d̲j̲īd a essayé d’identifier son grand-père, qui était le seigneur de Sark̲h̲ad, à ʿIzz al-dīn Aybak al-Ustādār al-Muʿaẓẓamī (m. 645/1247-8), mécène du biographe Ibn Abī Uṣaybiʿa [ q.v.]. Sa famille est présentée avec peu de vraisemblance comme d’origine sald̲j̲ūḳide. Elle habitait au Caire dans la Ḥārat al-Bāṭiliyya. Le père de l’…

ʿArūs Resmi

(413 words)

Author(s): Lewis, B.
, et aussi resm-i ʿarūs, resm-i ʿarūsāne, ʿādet-i ʿarūsī, etc., plus anciennement gerdek deg̲h̲eri et gerdek resmi, impôt ottoman perçu sur les nouvelles mariées. Le taux normal s’élevait à soixante aspres pour les jeunes filles et à quarante ou trente pour les veuves et les divorcées. Les taux étaient parfois moins élevés pour les personnes peu aisées ou pauvres. Dans certaines régions, l’impôt était perçu en nature. En général, les non-Musulmans étaient inscrits pour la moitié de la somme, mais parfois aussi pour le double. Sur les terres de tīmār, l’impôt était normalement payabl…

Ibn al-ʿAdīm

(655 words)

Author(s): Lewis, B.
, Kamāl al-dīn Abū l-Ḳāsim ʿUmar b. Aḥmad b. Hibat Allāh, historien d’Alep, né dans cette ville en 588/1192, mort au Caire en 660/1262. Les Banū l-ʿAdīm, famille riche et éminente d’origine arabe au ʿIrāḳ, acquirent des propriétés dans la ville et les environs d’Alep, et certains d’entre eux occupèrent une situation ou des fonctions importantes sous les dynasties qui se succédèrent dans le gouvernement de cette ville. Pendant cinq générations, ils occupèrent la fonction de ḳāḍī; le père de l’historien fut ḳāḍī principal sous les Zangides et les Ayyūbides. Lui-même, après des …

ʿĀs̲h̲iḳ

(289 words)

Author(s): Lewis, B.
, mot arabe signifiant amoureux, amant, fréquemment employé dans un sens mystique. Chez les Turcs d’Anatolie et d’Ād̲h̲arbayd̲j̲ān, depuis la fin du IXe/XVesiècle ou le début du Xe/XVIe, il est usité par une classe de poètes-musiciens errants qui chantaient et déclamaient à des réunions publiques. Leur répertoire comprenait des chants religieux et erotiques, des élégies et des récits héroïques. Au début, ils suivaient la prosodie syllabique des poètes populaires, mais ils furent soumis par la suite à l’influence persane, …

Abū l-K̲̲h̲aṭṭāb Muḥammad b. Abī Zaynab Miḳlaṣ al-Ad̲j̲daʿ al-Asadī

(482 words)

Author(s): Lewis, B.
, hérésiarque musulman. Selon Kas̲h̲s̲h̲ī, son père était Miḳlas b. Abī l-Ḵh̲attāb, et il s’appliquait à lui-même les kunyas d’Abū Ismāʿīl et d’Abū l-Ẓubyān, Il était originaire de Kūfa, et mawlā de la tribu des Asad. Dans les écrits nuṣayrīs, il est encore appelé al-Kāhilī. Il était l’un des principaux dāʿīs de l’imām Ḏj̲aʿfar al-Sādik, mais il sombra dans l’erreur et enseigna des doctrines pernicieuses, si bien qu’il fut renié par l’imām. Soixante-dix de ses partisans, rassemblés dans la mosquée de Kūfa, furent attaqués par ordre du gouverneu…

Bazi̊rgan

(116 words)

Author(s): Lewis, B.
, Bezirgan, formes turques du mot persan bāzargān, marchand. Dans l’usage turc ottoman, le terme bazi̊rgan était appliqué aux marchands chrétiens et, plus spécialement, aux marchands juifs. Certains d’entre eux détenaient des charges officielles au palais ou dans les forces armées des Ottomans; tels étaient le bazi̊rgan bas̲h̲i̊, principal fournisseur de textiles de la Maison Impériale (d’Ohsson, Tableau général, VII, Paris 1824, 22; Gibb-Bowen, I/1, 359), et les od̲j̲aḳ bazi̊rgani̊, les intendants, généralement grecs ou juifs, qui étaient chargés de la paie et d…

ʿAbbāsides

(8,542 words)

Author(s): Lewis, B.
(Banū l-ʿAbbās), dynastie califienne de 132/750 à 656/1258. La dynastie tire son nom de son ancêtre, l’oncle du Prophète, al-ʿAbbās b. ʿAbd al-Muṭṭalib b. Hās̲h̲im [ q.v.]. L’histoire des origines ainsi que la nature du mouvement qui renversa le califat umayyade et fonda la dynastie ʿabbāside demeurèrent longtemps connues par la version très retouchée qui fut publiée lorsque la dynastie eut pris le pouvoir et fut devenue un objet de respect. Une version plus critique a été proposée par G. van Vloten ( De opkomst der Abbasiden in Chorasan, Leide 1890, et Recherches sur la domination ara…

Ḏj̲emʿiyyet-iʿilmiyye-iʿot̲h̲māniyye

(390 words)

Author(s): Lewis, B.
, la Société Scientifique ottomane, fondée à Istanbul en 1861 par Munīf Pas̲h̲a [ q.v.]. Conçue sur le modèle de la Royal Society d’Angleterre et peut-être inspirée par la réouverture de l’ Institut d’Égypte [ q.v.] à Alexandrie, en 1859, elle comprenait un groupe de fonctionnaires, dignitaires et savants turcs dont quelques-uns avaient été formés en Europe. C’était la troisième société savante de ce genre qui prenait naissance dans la Turquie du XIXe siècle, les deux autres étant l’ End̲j̲ümen-i Dānis̲h̲, fondé en 1881 [voir And̲j̲uman] et la «Société savante de Bes̲h̲iktas̲h̲»…

ʿAyn Ḏj̲ālūt

(977 words)

Author(s): Lewis, B.
«source de Goliath» est mentionné par les géographes du moyen âge comme étant un village situé entre Baysān et Nābulus, dans le Ḏj̲und de Filasṭīn. Il se trouvait à la source du wādī Ḏj̲ālūt, et il aurait dû son nom à une tradition d’après laquelle David avait tué Goliath près de là (cf. A. S. Marmadji, Textes géographiques arabes sur la Palestine, Paris 1951, 152; G. Le Strange, Palestine, 384, 461). Dans les chroniques des Croisés, cette région est appelée Tubania ou Tubanie. On cite pour la première fois le village en d̲j̲um. II 579/sept. 1183, quand les armé…

Čas̲h̲nagīr-bas̲h̲i̊

(234 words)

Author(s): Lewis, B.
, chef dé gustateur, haut fonctionnaire de la Cour ottomane. Déjà sous les Sald̲j̲ūḳides et d’autres dynasties anatoliennes, le ¶ čas̲h̲nagīr, amīr čas̲h̲nagīr ou amīr-i d̲h̲awwāḳ apparaît parmi les officiers du sultan les plus importants. Ibn Bībī ( al-Awāmir al-ʿalāʾiyya, éd. Necati Lugal et Adnan Sadik Erzi, Ankara 1957, 164) mentionne le čas̲h̲nagīr avec le mīr āk̲h̲ūr et l’ amīr mad̲j̲lis. Dans le Ḳānūnnāme de Meḥemmed II ( TOEM, suppl. 1330/1911, 11-12), le čas̲h̲nagīr-bas̲h̲i̊ apparaît comme l’un des ag̲h̲as de l’étrier, dans le groupe commandé par l’ ag̲h̲a des Janissaires…

Čes̲h̲mizāde

(200 words)

Author(s): Lewis, B.
, Muṣṭafā Ras̲h̲īd, historien et poète ottoman, membre d’une famille de ʿulamāʾ fondée par le ḳāḍī ʿasker de Roumélie Čes̲h̲mī Meḥmed efendi. Petit-fils du s̲h̲ayk̲h̲ al-Islām Meḥmed Ṣāliḥ efendi, fils d’un ḳāḍī du Ḥid̲j̲āz, il embrassa la carrière de la ʿilmiyye et occupa divers ¶ postes dans la magistrature et l’enseignement. Après la démission de l’historiographe impérial Meḥmeḍ Ḥākim efendi [ q.v.], il fut nommé à cet emploi qu’il occupa pendant un an et demi. Il retourna ensuite à sa carrière d’enseignement qui le conduisit aux hautes fonctions de müderris à la Dār al-ḥadīt̲h̲ …

Ḥas̲h̲īs̲h̲iyya

(1,067 words)

Author(s): Lewis, B.
, nom donné au moyen âge aux adeptes de la branche nizārite de la secte des Ismāʿīliens en Syrie. Ce nom fut apporté de Syrie en Europe par les Croisés, et on le trouve sous des formes variées dans la littérature occidentale des Croisades aussi bien que dans des textes grecs et hébreux. Sous la forme «Assassin», il a définitivement trouvé sa place en français et en anglais, avec des formes correspondantes en italien, espagnol et autres langues. A l’origine, le mot semble avoir été employé au sens de «dévot» ou «zélateur» correspondant à fidāʾī [ q.v.]. Dès le XIIe siècle, des poètes provençau…

Beratli̊

(314 words)

Author(s): Lewis, B
, c’est-à-dire titulaire d’un berāt, nom donné à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe à certains sujets non-musulmans de l’empire ottoman qui détenaient des berāts leur accordant d’importants privilèges commerciaux et fiscaux. Ces berāts étaient distribués par les missions diplomatiques européennes par suite d’une extension abusive de leurs droits sous les Capitulations. Destinés à l’origine à des fonctionnaires et agents consulaires recrutés sur place, ils furent vendus ou octroyés à un nombre croissant de marchands locaux,…

al-Ḥaramayn

(787 words)

Author(s): Lewis, B.
«les deux Lieux Saints»,expression désignant habituellement la Mekke et Médine, et parfois dans l’usage mamlūk et ottoman, Jérusalem et Hébron [voir al-Ḥaram al-S̲h̲arīf, al-K̲h̲alīl, al-Ḳuds, al-Madīna, Makka. Sur le titre «Serviteur (ou Protecteur) des deux lieux saints», voir K̲h̲ādīm al-Ḥaramay]. L’article suivant traite de l’administration des waḳfs ottomans au profit des Lieux Saints. Ces waḳfs furent constitués très tôt par les sultans ottomans et par des membres de leur maison et de leur cour et, dès le IXe/XVe siècle, ils furent administrés par des services spéc…

Duyūn-iʿ UmȖmiyye

(727 words)

Author(s): Lewis, B.
, la dette publique ottomane, plus particulièrement l’administration de la dette créée en 1881. Le gouvernement ottoman avait fait ses premières tentatives en vue de redresser la monnaie au moyen d’emprunts intérieurs à la fin du XVIIIe et au début du XIXe s. ¶ [voir Ashām et Ḳāʾime], mais les besoins et les occasions de la guerre de Crimée amenèrent un nouveau type d’emprunt lancé sur les marchés monétaires d’Europe. Le premier emprunt de ce genre fut émis à Londres en 1854, le second l’année suivante; ils se montaient respectivement à troi…

Daryā-begi

(243 words)

Author(s): Lewis, B.
, Derya-Beyi, seigneur de la mer, titre donné dans l’empire ottoman à quelques officiers de la flotte. Au IXe/XVe siècle, le nom de deryā-beyi ou deñiz-beyi est parfois employé pour désigner le commandant de Gallipoli [voir Gelibolu], qui avait le rang de sand̲j̲aḳ-beyi, et qui fut le commandant en chef de la flotte jusqu’à l’apparition du Kapudan Pas̲h̲a [ q.v.]. Au Xe/XVIe siècle, le Kapudan Pas̲h̲a devint, en même temps qu’amiral, gouverneur d’un eyālet, formé de la réunion de plusieurs ports et îles [voir Ḏj̲azāʾir-i Baḥr-i Safīd]. Cette province, comme les autres, était divisée en sa…

Deved̲j̲i̇

(200 words)

Author(s): Lewis, B.
mot turc signifiant chamelier et appliqué à certains régiments du corps de janissaires [voir Yeni čeri] faisant partie de la d̲j̲emāʿat et chargés d’escorter les colonnes de ravitaillement. Ils étaient également désignés par le mot persan s̲h̲uturbān. A l’origine, les Deved̲j̲is formaient les cinq premiers ortas de la d̲j̲emāʿat (quatre d’après d’Ohsson), mais ils furent par la suite augmentés et en comprirent beaucoup d’autres. Ils portaient des plumes de héron sur leur cimier [voir Sorguč]; en service au dīwān, ils portaient du velours garni de fourrure de zibeline et d…

Ḏj̲umhūriyya

(1,632 words)

Author(s): Lewis, B.
(en turc d̲j̲ümhūriyyet, cümhuriyet), république et aussi républicanisme, terme forgé en Turquie à la fin du XVIIIe s., sur l’arabe d̲j̲umhūr «foule, masse ou généralité du peuple», et employé d’abord en relation avec la première République Française. En arabe classique, comme par exemple dans les traductions et les discussions d’écrits politiques grecs, l’équivalent usuel du grec πολιτεια ou du latin res publica, c’est-à-dire constitution politique ou chose publique, était madīna; ainsi, la «politique démocratique» de la classification de Platon est appelée, par…

Dindān

(478 words)

Author(s): Lewis, B.
, laḳab d’Abū Ḏj̲aʿfar Aḥmad b. Ḥusayn, traditionniste s̲h̲īʿite du IIIe/IXe s. Son père, originaire de Kūfa, mais qui habita pendant un certain temps al-Ahwāz, où Dindān naquit, était une autorité digne de foi qui transmit des traditions de ʿAlī al-Riḍā, Muḥammad al-Ḏj̲awād et ʿAlī al-Hādī; Dindān transmit également des traditions sur l’autorité des maîtres de son père, mais il fut considéré comme un g̲h̲ālī, un extrémiste, et sa crédibilité en tant que transmetteur fut contestée. Il écrivit plusieurs ouvrages, notamment Kitāb al-Iḥtid̲j̲ād̲j̲, K. al-Anbiyāʾ, K. al-Mat̲h̲ālib et K…

Dīwān-ī Humāyūn

(2,243 words)

Author(s): Lewis, B.
, nom donné au conseil impérial ottoman qui fut, jusqu’au milieu du XIe/XVIIe s., l’organisme central du gouvernement de l’empire; on n’a guère de preuves de l’existence du dīwān sous les premiers sultans. D’après ʿĀs̲h̲i̊ḳpas̲h̲azāde (ch. xxxi, éd. N. Atsiz, Osmanli Tarihleri, Istanbul 1949, 118; trad. ail. R. Kreutel, Vom Hirtenzeit zur hohen Pforte, Gratz 1959, 66), l’usage de porter un turban roulé ( burma dülbend) pour ¶ assister au dīwān fut introduit sous le règne d’Ork̲h̲ān, mais il s’agit probablement d’une sorte d’audience publique. Le médecin égyptien S…

Emīn

(603 words)

Author(s): Lewis, B.
, de l’arabe amīn [ q.v.], fidèle, digne de confiance, titre administratif ottoman qu’on traduit généralement par intendant ou commis. La fonction ou le poste portait le nom d’ emānet. Le sens primitif d’ emīn, dans l’usage officiel ottoman, s’appliquait à un fonctionnaire salarié nommé par le sultan ou en son nom, en général par berāt, pour administrer, surveiller ou diriger un service, une charge ou une source de revenus. Il y eut ainsi des emīns chargés de toutes sortes de magasins et d’approvisionnements, de frappes de monnaie, mines, bureaux de douanes et autres s…

Bād-i Hawā

(294 words)

Author(s): Lewis, B.
, littéralement «vent de l’air», dans la pratique fiscale ottomane, terme général pour indiquer des revenus irréguliers et occa- sionnels provenant d’amendes, de taxes, de droits d’enregistrement, et autres sources accidentelles. Le terme n’apparaît pas dans les ḳānūns du IXe/XVe siècle, mais on le trouve dans un ḳānūn-nāme de Gelibolu de 925/1519, où mention est faite de pénalités et d’amendes, de taxe de mariage, de taxes pour la reprise d’esclaves en fuite, «et autres bād-i hawā » (Barkan, 236). On le trouve également, dans des expressions similaires, dans les ḳānūn-nāmes d’Ankar…

Başvekalet Arşivi

(1,705 words)

Author(s): Lewis, B.
, et aussi autrefois Bas̲h̲bakanlik Ars̲h̲ivi, les Archives du Premier ministre, nom que portent maintenant les archives d’État de la Turquie et de l’Empire ottoman. La constitution des archives ottomanes a commencé avec l’État ottoman, mais la collection actuelle, bien qu’on y trouve des documents et des registres plus anciens, ne remonte pas en général au delà de la conquête de Constantinople par les Ottomans en 1453. Les archives ne deviennent réellement complètes qu’à partir du milieu du XVIe siècle, et continuent de l’être jusqu’à la fin de l’Empire. L’organisation des archives…

Başvekil

(157 words)

Author(s): Lewis, B.
(Bas̲h̲wakīl), en turc, Premier ministre. Le terme fut introduit pour la première fois en 1254/1838, lorsque, compris dans l’adoption générale de la nomenclature européenne, ce titre fut porté par le premier ministre aux lieu et place de grand-vizir ou Ṣaḍr-i-aʿẓam [ q.v.]. Ce changement fut de courte durée et ne se maintint que 14 mois et demi, après quoi l’ancien titre fut rétabli. Une seconde tentative en vue d’introduire le titre européen fut faite au cours de la première période constitutionnelle. Introduit en ṣafar 1295/fév. 1878…

Bas̲h̲s̲h̲ār al-S̲h̲aʿīrī

(309 words)

Author(s): Lewis, B.
, hérétique s̲h̲īʿite qui vivait au IIe/VIIIe siècle. Il habitait Kūfa et gagnait sa vie en vendant de l’orge ( s̲h̲aʿīr), d’où son nom. Selon le Minhād̲j̲ et le Muntahā, on l’appela parfois par erreur dans les textes al-As̲h̲ʿarī, au lieu d’al-S̲h̲aʿīrī. D’après des traditions rapportées par al-Kas̲h̲s̲h̲ī, il fut renvoyé et désavoué par l’Imām Ḏj̲aʿfar al-Ṣādiḳ ( Rid̲j̲āl, 252-4; cf. 197, où Abū Bas̲h̲s̲h̲ār al-As̲h̲ʿarī est dénoncé comme menteur, en même temps que des hérétiques notoires tels al-Mug̲h̲īra b. Saʿīd, Bazīg̲h̲, Abū l-Ḵh̲aṭṭāb, Muʿammar…

Čaki̊rd̲j̲i̊-bas̲h̲i̊

(123 words)

Author(s): Lewis, B.
maître fauconnier, haut fonctionnaire de la Cour ottomane. Dans le Ḳānūn-nāme de Meḥemmed II ( TOEM, suppl. 1330/1911,12), il est mentionné parmi les ag̲h̲as de l’étrier, immédiatement avant le čas̲h̲nagīr-bas̲h̲i̊ [ q.v.]. Au cours du XVIe siècle, le nombre et les subdivisions des ag̲h̲as de la chasse ( s̲h̲ikār ag̲h̲alari̊) s’accrut fortement, et le čaki̊rd̲j̲i̊-bas̲h̲i̊ est accompagné d’officiers chargés des faucons pèlerins, des laniers et des éperviers ( s̲h̲ahind̲j̲i-bas̲h̲i̊, dogand̲j̲i̊-bas̲h̲i̊ et atmad̲j̲ad̲j̲i̊-bas̲h̲i̊). Jusqu’à l’époque de Meḥemmed IV …

Bāb

(437 words)

Author(s): Lewis, B.
, nom donné dans le S̲h̲īʿisme primitif au disciple de l’Imām de rang le plus élevé. La littérature hagiographique du S̲h̲īʿisme duodécimain donne en général les noms des bābs des Imāms. Chez les Ismāʿīliers [ q.v.], le bāb occupait un rang déterminé dans la hiérarchie. Ce nom était déjà en usage à l’époque pré-fāṭimide, sans qu’on sache exactement ce qu’il signifiait alors (cf. W. Ivanow, The alleged Founder of Ismailism, Bombay 1946, 125, n. 2, citant Kas̲h̲s̲h̲ī, Rid̲j̲āl, 322; le même, Notes sur l’Ummul-kitāb, dans RÉI, 1932, 455; le même, Studies in early Persian Ismailism 2, Bombay…

Ḥurriyya

(6,671 words)

Author(s): Rosenthal, F. | Lewis, B.
(a.) «liberté», dérivé abstrait de ḥurr «libre» correspondant à l’hébreu ḥōr et à l’araméen ḥēr (herūṭā) et largement employé aussi dans des langues islamiques autres que l’arabe. Dès l’époque préislamique, ḥurr était connu non seulement comme terme juridique désignant le contraire de «non-libre, esclave» ( ʿabd [ q.v.]), mais aussi comme terme éthique s’appliquant à la noblesse de caractère ou de conduite. Le concept juridique de «liberté» a continué d’être employé naturellement par les juristes musulmans qui, dans les cas douteux, étaient …

ʿAsḳalān

(1,174 words)

Author(s): Hartmann, R. | Lewis, B.
, ville du littoral méridional de Palestine, une des cinq villes philistines que mentionne l’Ancien Testament (en hébreu ʾ As̲h̲ḳ e lōn); à l’époque romaine, oppido Ascalo liberum, et d’après Schürer ( Gesch. des Jüdischen Volkes im Zeitalter Jesu 2, II, 65-7): «ville prospère du monde hellénique, célèbre par ses cultes et par ses jeux» (sanctuaire de Derketo-Aphrodite); à l’époque chrétienne, siège épiscopal (tombe des très fratres martyres Acgyptii). ʿAsḳalān fut une des dernières villes de Palestine qui tombèrent aux mains des Musulmans; elle fut prise ṣulḥ an par Muʿāwiya peu …

Ẓulm

(2,993 words)

Author(s): Badry, Roswitha | Lewis, B.
, (a., nom verbal de 1ère forme), signifie principalement, après les lexicologues faisant autorité, «mettre une chose à un endroit qui n’est pas sa place» ¶ (Lane, LA, TA), c’est-à-dire déplacement. Dans le domaine de la morale, il désigne le fait d’agir en dépassant (en allant au-delà de) ses propres limites et en empiétant sur les droits d’une autre personne. Dans l’usage courant, ẓulm en est venu à désigner le fait de causer un tort, faire du/le mal, pratiquer l’injustice, l’oppression et la tyrannie, en particulier par des personnes détenant pouvoir et …

Had̲j̲d̲j̲

(8,288 words)

Author(s): Wensinck, A. J. | Jomier, J. | Lewis, B.
(A.), pèlerinage à la Mekke, ʿArafāt et Minā, la cinquième des cinq «colonnes» ( arhān) de l’Islam. On l’appelle également le grand pèlerinage par opposition à la ʿumra [ q.v.] ou petit pèlerinage. Cette observance annuelle a marqué et continue de marquer profondément le monde musulman. Ceux qui n’y participent pas suivent les pèlerins par la pensée; les prédicateurs et actuellement la presse, la radio et la télévision les y aident en fournissant doctrine et informations. Pour la communauté musulmane elle-même, cet événemen…

Ifrand̲j̲

(3,029 words)

Author(s): Lewis, B. | Hopkins, J.F.P.
ou Firand̲j̲, terme arabe désignant les Francs. Ce mot, transmis probablement aux Musulmans par les Byzantins, s’appliquait à l’origine aux habitants de l’empire de Charlemagne, avant de s’étendre aux Européens en général. Au moyen âge, il ne s’employait pas pour les Chrétiens d’Espagne [voir Andalus, Ḏj̲illīḳiyya], les Slaves [voir Ṣaḳāliba] ou les Vikings [voir Mad̲j̲ūs, II], mais par ailleurs s’appliquait de façon générale à l’Europe continentale et aux îles britanniques. Le territoire des Francs s’appelait Ifrand̲j̲a (en persan et en turc Firangistān). Les notions les plu…

al-Abnāʾ

(422 words)

Author(s): Zetterstéen, K.V. | Lewis, B.
, « les fils », dénomination appliquée aux groupes suivants: I. Descendants de Saʿd b. Zayd Manāt b. Tamīm, à l’exception de ses deux fils Kaʿb et ʿAmr. Cette tribu habitait le désert de sable d’al-Dahnāʾ (cf. F. Wüstenfeld, Register zu den geneal. Tabellen der arab. Stämme). ¶ 2. Descendants, nés au Yémen, des Persans établis dans ce pays. Pour les circonstances de l’intervention des Persans au Yémen sous Ḵh̲usraw Anūs̲h̲irwān (531-579 de J.-C.) et le règne de Sayf b. Ḏh̲ī Yazan, d’après les récits des auteurs arabes, voir Sayf b. Dhī Yazan. Après le retrait des troupes étrangères, Sa…

Derebey

(1,634 words)

Author(s): Mordtmann, J.H. | Lewis, B.
, «seigneur de vallée», nom populaire donné par les Turcs à certains chefs d’Asie Mineure qui, à partir du début du XIIe/XVIIIe siècle, s’étaient rendus virtuellement indépendants du gouvernement central ottoman d’Istanbul. Les historiens ottomans les désignaient généralement sous le nom de mutag̲h̲allibe, usurpateurs, ou, quand il fallait les nommer plus poliment, k̲hānedān, grandes familles. Les derebeys devinrent effectivement des princes vassaux qui gouvernaient des principautés autonomes et héréditaires. En temps de guerre, ils servaient, av…

Bayt al-Māl

(7,944 words)

Author(s): Coulson, N.J. | Cahen, Cl. | Lewis, B. | [R. Le Tourneau]
, litt. «la Maison du Trésor», de là, le fisc de l’État musulman. I. — Aspect juridique. Doctrine juridique. Bilāl et ses compagnons demandèrent à ʿUmar b. al-Ḵh̲aṭṭāb de partager le butin conquis en ʿIrāḳ et en Syrie. «Partage les terres entre ceux qui les ont conquises, dirent-ils, comme on le fait pour les dépouilles de l’armée». Mais ʿUmar refusa de faire droit à leur requête, disant: «Allāh a donné un droit sur ces terres à ceux qui viendront après vous!» ( Kitāb al-Ḵh̲arād̲j̲. 24, Le livre de lImpôt foncier, 37). Dans cette prétendue décision de ʿUmar, se trouve en germe la n…

Ḥukūma

(19,027 words)

Author(s): Lewis, B. | Ahmad, F. | Lambton, A. K. S. | Vatikiotis, P. J. | Tourneau, R. Le | Et al.
, en arabe moderne, «gouvernement». Comme beaucoup de néologismes politiques des langues islamiques, le mot semble avoir, dans son sens moderne, été d’abord employé dans la Turquie du XIXe siècle et avoir passé du turc en arabe et dans les autres langues. Ḥukūma vient de la racine arabe h.k.m. avec le sens de «juger, adjuger» (cf. sens connexe, qui domine en hébreu et dans d’autres langues sémitiques, de sagesse [voir Ḥikma]). Dans l’usage classique, le nom verbal ḥukūma signifie l’acte ou la fonction de dispenser, de rendre la justice, que ce soit par un souverain, un j…

Dustūr

(44,090 words)

Author(s): Réd. | Lewis, B. | Khadduri, M. | Lambton, A. K. S. | Caldwell, J. A. M. | Et al.
désigne, en arabe moderne, une Constitution. Ce terme d’origine persane semble avoir désigné à l’origine une personne exerçant une autorité, religieuse ou politique, avant d’être spécialement appliqué aux membres du clergé zoroastrien. Il apparaît dans Kalīla wa-Dimna avec le sens de «conseiller» et reparaît avec la même acception, à une date bien postérieure, dans l’expression Dustūr-i mükerrem, l’un des titres honorifiques du grand-vizir de l’empire ottoman. Plus communément, dustūr était employé avec le sens de «règle» ou «règlement» et désignait en particuli…

Baladiyya

(10,069 words)

Author(s): Lewis, B. | Hill, R. L. | Samaran, Ch. | Adam, A. | Lambton, A. K. S. | Et al.
, municipalité, terme utilisé en turc ( belediye), et d’autres langues islamiques, pour désigner les institutions municipales modernes de type européen, par opposition aux anciennes formes musulmanes d’organisation urbaine (voir Madīna). Le terme, comme beaucoup de néologismes de l’Islam moderne et comme les innovations qu’ils expriment, apparut d’abord en Turquie; les institutions et les services de type occidental furent introduits dans ce pays dans le cadre du programme général de réforme des Tanẓīmāt [ q.v.]. I. — Turquie. Les premiers pas vers une administration muni…
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