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Būlāḳ

(360 words)

Author(s): Jomier, J.
, petite cité toute proche du Caire mamlūk et ottoman, et son port sur le Nil pour le trafic avec la Basse-Égypte. Elle fut construite sur les sables que laissa le Nil lorsque son lit se déplaça de 1 à 1 km. 1/2 vers l’Ouest entre l’époque de Saladin et le VIIIe/XIVe siècle [voir al-Ḳāhira]. Elle était séparée du Caire par al-Ḵh̲alīd̲j̲ al-nāṣirī, ¶ creusé en 725/1325 par le sultan Muḥammad b. Ḳalāʾūn qui encouragea les grands à bâtīr à Būlāḳ des maisons de plaisance ( manẓara), complétées ensuite par mosquées, ḥammāms, etc. La douane du Caire s’y transporta. Vers 1800, Būlāḳ comptait…

Institut Dʾégypte

(821 words)

Author(s): Jomier, J.
, un des foyers de vie intellectuelle et scientifique qui se trouvent au Caire à l’heure actuelle. Son histoire est en fait celle de deux instituts distincts. I. — Le premier fut l’Institut d’Égypte fondé par Bonaparte au Caire, sous la présidence de Monge, le 20 août 1798 (3 fructidor). Sa création avait été rendue possible par l’existence, dans l’expédition, d’une «Commission des Sciences et des Arts», véritable État-Major intellectuel dont Bonaparte avait voulu s’entourer au départ de la France. L’Institut d’Égypte tenai…

Amīr al-Ḥād̲j̲d̲j̲

(500 words)

Author(s): Jomier, J.
, chef de la caravane des pèlerins de la Mekke. En 9/630, année à partir de laquelle les non-musulmans furent exclus du ḥad̲j̲d̲j̲, le Prophète désigna Abū Bakr pour conduire le pèlerinage et empêcher les païens d’y participer. En 10/631, il le présida en personne. La charge dépendit ensuite directement des califes qui l’assumaient lorsqu’ils étaient présents ou désignaient un titulaire à leur place dans le cas contraire (gouverneur de la Mekke ou de Médine, haut fonctionnaire, etc.). Lorsque l’autorité du calife éta…

Dikka

(192 words)

Author(s): Jomier, J.
, ou dikkat al- muballig̲h̲. Lors de la prière du vendredi à la mosquée (ou celle des fêtes), un assistant à la voix forte est chargé de la fonction de muballig̲h̲. Tout en faisant sa prière, il doit répéter à haute voix certaines invocations de l’imām afin que tous les entendent. Dans les mosquées un peu importantes, il se place sur la dikka. On appelle ainsi une plate-forme supportée en général par des colonnes de 2 à 3 mètres de haut qui est située dans la partie couverte de la mosquée, entre le miḥrāb et la cour. Au Caire, on trouve de nombreuses plates-formes non datées. La plus an…

al-Manār

(1,678 words)

Author(s): Jomier, J.
, revue de pensée et de doctrine musulmane qui parut au Caire de 1898 à 1940. Son action fut doublée par celle d’une imprimerie, dite également du Manār, et qui, outre ses publications variées, rééditait des études déjà données dans la revue, tel le célèbre commentaire moderne du Ḳurʾān ( Tafsīr al-Manār). Sans former d’école particulière, le Manār s’inscrit dans la ligne du réformisme des salafiyya [ q.v.]; ce mouvement de résistance culturelle en face des empiétements coloniaux voulait rendre à l’Islam sa puissance de jadis, rétablir la confiance en ses valeu…

Ibrāhīm b. ʿAlī b. Ḥasan al-Saḳḳāʾ

(447 words)

Author(s): Jomier, J.
, professeur et prédicateur égyptien, dont la famille paternelle était du village de S̲h̲abrāk̲h̲ūm (jadis marhaz de Zifta, aujourd’hui de Ḳuwaysna en Basse-Égypte). Lui-même naquit en 1212/1797 au Caire où il devait passer toute sa vie. Après avoir suivi la filière des études au kuttāb puis à al-Azhar (rite s̲h̲āfiʿite) jusqu’en 1234/1819, il accomplit toute sa carrière comme professeur à al-Azhar. Ses biographes signalent les titres de ses ouvrages ainsi que son ardeur au travail et à la lecture, mais, au fond, l’on connaît mal sa vie, car l’histoire des milieux azharistes au XIXe siè…

al-Fusṭāṭ

(1,888 words)

Author(s): Jomier, J.
, première cité fondée en Égypte par les conquérants musulmans et premier lieu de résidence des gouverneurs arabes. Elle fut élevée sur la rive orientale du Nil, à côté de l’agglomération gréco-copte de Babylone ou Bābalyūn [ q.v.] dont les remparts du Ḳaṣr al-S̲h̲amʿ conservent encore aujourd’hui le souvenir. Un pont de bateaux, coupé par l’île d’al-Rawḍa [ q.v.], reliait le Ḳaṣr à la cité de ¶ Guizeh (al-Ḏj̲īza). sur l’autre rive du Nil. Al-Fusṭāṭ fut installée en partie contre le fleuve qui coulait alors plus à l’Est et en partie sur des hauteurs désertique…

Fuʾād al-Awwal

(669 words)

Author(s): Jomier, J.
, roi d’Égypte. Aḥmad Fuʾād naquit au Palais de Guizeh le 26 mars 1868, d’une mère circassienne. En 1879, son père, le khédive Ismāʿīl, destitué par la Sublime Porte, l’emmena en exil. Il fit ses études à Genève et Turin, et entra, en 1885, à l’Académie militaire italienne. Sous-lieutenant d’artillerie à Rome (1887), il fréquenta la famille royale d’Italie. Attaché militaire ottoman à Vienne, il revint ensuite en Égypte (1892) après un séjour à Constantinople. Comme prince, il accepta d’être le …

al-Azhar

(8,495 words)

Author(s): Jomier, J.
(al-Ḏj̲amiʿ al-Azhar). Cette grande mosquée, la «brillante» (allusion possible à Fāṭima al-Zahrāʾ, mais aucun document ancien ne le confirme) est une des principales mosquées du Grand-Caire actuel. Foyer d’enseignement, évidemment ismāʿīlien, dès sa fondation par les Fāṭimides (IVe/Xe siècle), mise en veilleuse par réaction sous les Ayyūbides sunnites, elle reprit toute son activité, désormais sunnite, sous le règne du sultan Baybars. Son prestige est dû pour une part à la place géographique et politique que le Caire occupe dans le…

Fikrī

(346 words)

Author(s): Jomier, J.
, ʿAbd Allāh Pas̲h̲a, homme d’État, poète et prosateur égyptien, considéré comme l’un des écrivains qui ont contribué à donner au style arabe une allure plus simple et moderne. Né en 1250/1834 à la Mekke où son père, officier égyptien ¶ était en service, élevé ensuite au Caire, il fit ses études à al-Azhar et fréquenta des Ṣūfis. Fonctionnaire à partir de 1267/1851, il fut remarqué par le khédive Ismāʿīl qui le chargea, en 1284/1867, d’enseigner l’arabe, le turc et le persan à ses fils Tawfīḳ, Ḥasan et Ḥusayn. Ses biographes le présen…

al-Falakī

(219 words)

Author(s): Jomier, J.
, Maḥmūd Pas̲h̲a, né en 1230/1815 à al-Ḥiṣṣa (province d’al-G̲h̲arbiyya), alla d’abord à l’école à Alexandrie, fréquenta ensuite, comme élève, puis comme officier instructeur, l’école polytechnique de Būlāḳ fondée par Muḥammad ʿAlī (Muhandisk̲h̲āne). En 1850-51, il fut envoyé à Paris, auprès d’Arago, se spécialiser dans l’astronomie. Il revint au Caire en 1859. H dirigea ensuite l’équipe qui, sur l’ordre du Khédive Saʿīd, dressa la carte de l’Égypte. Il vécut assez pour voir le tout à peu près ach…

al-Ḏj̲amra

(788 words)

Author(s): Buhl, Fr. | Jomier, J.
, au sens propre «caillou» (pl. d̲j̲imār). Ce mot désigne, dans le val de Minā, trois stations où les pèlerins, revenant de ʿArafāt au cours du pèlerinage annuel ( ḥad̲j̲d̲j̲), procèdent à des jets rituels de pierres. Le Lisān al-ʿArab explique ce transfert de sens, soit à cause du jet des cailloux, soit à cause des cailloux eux-mêmes qui s’accumulent à la suite des jets. En venant de ʿArafāt, on trouve d’abord al-d̲j̲amra al-ūlā (ou al-dunyā), puis, à 150 mètres plus loin, al-d̲j̲amra al-wuṣṭā, toutes deux dans l’axe de la vallée, au milieu de la rue principale de Minā. Chacu…

Maḥmal

(1,847 words)

Author(s): Buhl, Fr. | Jomier, J.
(prononciation moderne du mot vocalisé par les lexicographes maḥmil ou miḥmal), type de palanquin richement décoré, juché sur un chameau et servant jadis à transporter des gens, spécialement de nobles dames, à La Mekke (cf. al-Samʿānī, Kitāb al-Ansāb, s.v. al-maḥāmilī). Le fameux al-Ḥad̲j̲d̲j̲ād̲j̲ b. Yūsuf aurait été le premier à les utiliser. En un sens plus restreint et précis, le mot désigne des palanquins de ce même type, devenus des symboles politiques et envoyés, depuis le VIIe/XIIIe siècle, par des souverains avec leurs caravanes des pèlerins de La Mekke (ou la …

Ḏj̲amāl al-Dīn al-Afg̲h̲ānī

(3,308 words)

Author(s): Goldziher, I. | Jomier, J.
al-Sayyid Muḥammad b. Ṣafdar, une des figures les plus marquantes de l’Islam au XIXe siècle. Homme cultivé, connaissant la philosophie médiévale musulmane, il mit ses qualités naturelles et sa fougue au service du réveil musulman. Il fut à la fois, d’après le jugement de E. G. Browne, philosophe, écrivain, orateur, journaliste. Il adopta le premier, en face des puissances coloniales, l’attitude politique qui a été, depuis lors, celle de bien des mouvements de libération nationale. On le connaît surtout comme…

Kaʿba

(6,812 words)

Author(s): Wensinck, A. J. | Jomier, J.
, le sanctuaire le plus fameux de l’Islam, appelé le temple ou la maison de Dieu ( Bayt Allāh). Il est situé à peu près au milieu de la cour de la grande-mosquée de La Mekke. C’est vers lui que s’orientent les Musulmans du monde entier lors de leurs prières rituelles; c’est vers lui que se dirigent chaque année des centaines de milliers de pèlerins pour le grand ( ḥad̲j̲d̲j̲) ou le petit ( ʿumra) pèlerinage; c’est autour de lui qu’ils se rassemblent et effectuent les circuits rituels; c’est autour de la Kaʿba que la toute jeune communauté musulmane des débuts passa se…

Had̲j̲d̲j̲

(8,288 words)

Author(s): Wensinck, A. J. | Jomier, J. | Lewis, B.
(A.), pèlerinage à la Mekke, ʿArafāt et Minā, la cinquième des cinq «colonnes» ( arhān) de l’Islam. On l’appelle également le grand pèlerinage par opposition à la ʿumra [ q.v.] ou petit pèlerinage. Cette observance annuelle a marqué et continue de marquer profondément le monde musulman. Ceux qui n’y participent pas suivent les pèlerins par la pensée; les prédicateurs et actuellement la presse, la radio et la télévision les y aident en fournissant doctrine et informations. Pour la communauté musulmane elle-même, cet événemen…

Dār al-ʿUlūm

(916 words)

Author(s): Jomier, J. | Bazmee Ansari, A.S.
ou «La Maison des Sciences». a. établissement d’enseignement supérieur fondé au Caire en 1872 parʿAlî Pas̲h̲a Mubārak [ q.v.]. Le but était d’initier, en cinq ans, aux disciplines modernes un certain nombre d’azhariens afin d’en faire des professeurs pour les nouvelles écoles. En fait, comme d’autres centres se créaient au Caire pour l’enseignement des sciences, les programmes furent plusieurs fois remaniés, et les sciences exactes, reléguées au second plan. Le cycle des études fut réduit à quatre ans. Rattachée …

Iḥrām

(899 words)

Author(s): Wensinck, A.J. | Jomier, J.
, maṣdar du verbe aḥrama, désigne le fait de déclarer (ou rendre) sacré ou interdit. Le contraire est ihlāl «fait de déclarer permis». Le mot iḥrām est devenu un terme technique pour désigner l’état de consécration temporaire de qui accomplit le ḥad̲j̲d̲j̲ ou la ʿumra; celui qui se trouve dans cet état se nomme muḥrim. L’entrée dans cet état sacré (entrée que l’on nomme aussi ihlāl) s’effectue, pour tous, par la formulation d’intention, accompagnée de certains rites et, en outre, ¶ pour les hommes, par la prise du vêtement rituel. Dans l’intention, le sujet précise le type j…