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Iḍṭirār

(876 words)

Author(s): Gardet, L.
, contrainte, coaction, opposé à ik̲h̲tiyār, liberté de choix. — Si le terme lui-même, sous sa forme maṣdar, n’appartient pas à la langue kurʾānique, l’emploi verbal de la VIIIe forme, iḍṭarra, y est relativement fréquent. L’idée est celle d’une nécessité ( ḍarūra) absolue, par contrainte physique (secondairement morale). I. C’est à propos de la théorie des actes humains qu’ iḍṭirār reçut son sens technique. Il appartient donc au vocabulaire de la « science du kalām » (« théologie » ou mieux « apologie défensive » de l’Islam). Il apparaît assez tôt: ainsi dans les rés…

Ḏj̲anna

(5,469 words)

Author(s): Gardet, L.
, «Jardin», est le terme qui, employé par antonomase, désigne le plus souvent, dans le Ḳurʾān et la littérature musulmane, le séjour de l’Audelà destiné aux Élus, les «Compagnons de la droite». Par ex.: «Ceux-là seront les Hôtes du Jardin où ils seront immortels, en récompense de ce qu’ils faisaient sur terre» (Ḳurʾān, XLVI, 14). D’autres termes coraniques seront considérés par la suite ou comme des synonymes, ou comme des particularisations du «Jardin»: ʿAdan et Ḏj̲annat ʿAdan (l’Eden, par ex. LXI, 12), Firdaws («paradis», sg. formé sur farādīs < παράδεισοΣ; XXIII, 11), Demeure d…

Dīn

(3,120 words)

Author(s): Gardet, L.
— I. — Définition et notion générale. — Il est habituel de souligner trois sens distincts de dīn: 1) jugement-rétribution; 2) coutume-usage; 3) religion; — le premier en référence à la racine hébraïcoaraméenne, le deuxième à la racine arabe dāna, dayn (dette, créance), le troisième au pehlevi dēn (révélation, religion). Cette troisième étymologie a été mise en valeur par Nöldeke et Vollers. Nous serions d’accord avec Gaudefroy-Demombynes ( Mahomet, 504) pour ne pas la trouver contraignante. Au surplus, la notion de «religion» en jeu n’est point identique en Mazd…

Kalām

(2,625 words)

Author(s): Gardet, L.
, au sens de kalām Allāh, Parole de Dieu, doit être distingué ici de kalām entendu comme ʿilm al-kalām [ q.v.] «apologie défensive», «science du discours» (sur Dieu), et de kalima [ q.v.] qui, dans l’expression kalimat Allāh signifie une Parole divine. Kalām Allāh se retrouve au moins trois fois dans le Ḳurʾān (II, 75, IX, 6, XLVIII, 15). Dieu a parlé aux prophètes (II, 253); Il a «clairement» parlé à Moïse (IV, 164, VII, 143), Il l’a choisi pour qu’il transmette Ses messages et Sa Parole (VII, 144); Dieu ne parle aux hommes « que par ré…

Fitna

(1,264 words)

Author(s): Gardet, L.
, le sens premier est: mise à l’épreuve, test discriminatoire: comme l’or, dit al-Ḏj̲urd̲j̲ānī dans ses Taʿrīfāt (éd. Flügel, Leipzig 1845, 171), est éprouvé par le feu. D’où l’idée d’une tentation permise ou envoyée par Dieu pour éprouver la foi du croyant, et qui fera figure, aux yeux de l’homme attaché à ses désirs, d’une sollicitation à abandonner la foi. «Vos biens et vos enfants sont fitna» (Ḳurʾān, VIII, 28, LXIV, 15). Le terme fitna revient à maintes reprises dans le Ḳurʾān au sens de tentation ou d’épreuve de la foi («tentation d’abjurer», traduit R. Blachère…

al-Ḳaḍāʾ wa-l-Ḳadar

(2,494 words)

Author(s): Gardet, L.
—Ces deux mots, joints en une seule expression, signifient in globo le décret de Dieu: aussi bien décret éternel (sens ¶ le plus fréquent de ḳaḍāʾ) que décret existentialisé dans le temps (sens le plus fréquent de ḳadar). D’autres traductions peuvent être proposées: par ex. ḳaḍāʾ «prédétermination» (le plus souvent éternelle, mais selon certaines écoles opérant dans le temps); ḳadar «décret» (le plus souvent dans le temps, mais selon certaines écoles, éternel), ou encore «destin, destinée», en tant que déterminés et fixés. On peut aussi réserver à ḳaḍāʾ le sens large de décret, et…

Ḳalb

(4,241 words)

Author(s): Gardet, L. | Vadet, J.-C.
, pl. ḳulūb (A.) «cœur». I. — Mystique. Le vocabulaire ṣūfī réserve une grande place au «cœur», entendu à la fois comme la source des aspirations bonnes ou mauvaises de l’homme, le lieu des sciences ou connaissances religieuses et des visitations divines. L’un des tout premiers auteurs de taṣawwuf, al-Ḥasan al-Baṣrī, devait inaugurer ce qu’il appellera ʿilm al-ḳulūb wa-l-k̲h̲awāṭir «science des cœurs et des mouvements de l’âme» (trad. L. Massignon, Passion d’al-Ḥallād̲j̲, Paris 1922, 468). Ce rôle attribué au «cœur» dans la personnalité et la connaissance humaines est …

Fiʿl

(957 words)

Author(s): Gardet, L.
, pl. afʿāl, actuation, acte, et parfois le résultat de l’acte, c’est-à-dire effectuation, effet. Ce mot, d’un usage courant en arabe, devint très vite un terme technique ( iṣṭilāh) non seulement en grammaire, mais en falsafa et en ʿilm al-kalām. Si ʿamal [ q.v.] désigne les domaines du «faire» et de l’«agir» (d’où « œuvre», agir humain, action morale), et donc connote en ce dernier cas un sens éthique, fiʿl réfère avant tout à des valeurs noétiques ou ontologiques: le fait d’actuer, de passer (ou faire passer) à l’acte. D’où la traduction de R. Blachère (Ḳurʾān,…

Īmān

(3,862 words)

Author(s): Gardet, L.
(A.), foi (en Dieu), maṣdar de la IVe forme de Vʾmn-La racine connote l’idée d’être en sécurité, se confier à, s’en remettre à. D’où: bonne foi, sincérité ( amana), puis fidélité, loyauté ( amāna), et donc l’idée de sauvegarde accordée ( amān). La IVe forme āmana a le double sens de croire, donner sa foi, et (avec bi) de protéger, mettre en sécurité. — La racine ʾ mn est l’une des plus fréquentes du lexique ḳurʾānique, et īmān y désigne tantôt l’acte, tantôt le contenu de la foi, tantôt les deux ensemble. On peut dire que le Ḳurʾān ne cesse d’enseigner la nécessité de la…

Iblīs

(1,743 words)

Author(s): Wensinck, A.J. | Gardet, L.
, nom propre du diable, contraction probable de διάβολοΣ. Une étymologie différente a été proposée par D. Künstlinger, dans Rocznik Orjentalistyczny, VI, 76 sqq.; les philologues arabes font dériver Iblīs de la racine bis, «parce qu’Iblīs n’a rien à attendre ( ublisa) de la miséricorde de Dieu ». Il est nommé aussi ʿAdū Allāh (l’ennemi de Dieu) et al-ʿAdū (l’Ennemi). Il est désigné enfin par le nom commun d’ al-s̲h̲ayṭān [ q.v.]. Le Ḳurʾān le fait surtout apparaître à deux moments de l’histoire du commencement du monde. —1. Lorsque Dieu eut formé Adam [ q.v.] avec de l’argile et lui eut …

Ḥāl

(1,655 words)

Author(s): Gardet, L.
(pl. aḥwāl), terme technique ṣūfī ( iṣṭilāḥa) qui peut se traduire sommairement par ‘ «état spirituel». Dhū l-nūn al-Miṣrī (m. 245/859) esquisse la distinction qui deviendra classique entre aḥwāl («états») et maḳāmāt («stations»). Nous en trouvons une élaboration plus poussée chez son contemporain de Bag̲h̲dād, Ḥārit̲h̲ al-Muḥāsibī (165-243/781-857). Le terme ḥāl appartenait au lexique des grammairiens, des médecins, des juristes. Il semble bien (cf. L. Massignon, Passion d’al-Ḥallāj, Paris 1922, 554) que ce soit au lexique médical qu’al-Muḥāsibī l’ait emprunté…

K̲h̲aṭīʾa

(3,275 words)

Author(s): Wensinck, A.J. | Gardet, L.
(plur. k̲h̲atāyā et k̲h̲aṭīʾāt), faute morale, péché, synonyme de d̲h̲anb (plur. d̲h̲unūb). La racine k̲h̲ṭʾ signifie «faillir, buter» (en hébreu: Proverbes, XIX, 2), «commettre une erreur» (on dit par exemple ak̲h̲ṭaʾa de l’archer dont la flèche manque le but) [voir Ḵh̲aṭaʾ]. La forme k̲h̲aṭīʾa apparaît cinq fois dans le Ḳurʾān, et la racine k̲h̲ṭʾy est d’usage fréquent. Elle groupe les trois sens d’«erreur» ( k̲h̲aṭaʾ, p. ex. XVII, 33), de «faute coupable» ( k̲h̲iṭʾ, p. ex. XVII, 31; cf. k̲h̲āṭiʿa, XCVI, 16), de «péché» ( k̲h̲aṭīʾa, II, 81, IV, 112, VII, 161, XXVI, 82, LXXI, 2…

al-G̲h̲ayb

(1,008 words)

Author(s): MacDonald, D. B. | Gardet, L.
(a.). Les deux connotations de la racine sont g̲h̲āba ʿan = être absent, et g̲h̲āba fī = être caché. Dans le langage courant, g̲h̲ayb (et surtout g̲h̲ayba) pourra signifier «absence» (et g̲h̲ayba, mis en corrélation avec s̲h̲uhūd, «présence», sera un terme technique de Ṣūfisme); mais, plus fréquemment, g̲h̲ayb désignera ce qui est caché, inaccessible aux sens et à la raison — donc, à la fois, absent de la connaissance humaine et caché en la science divine. C’est à ce deuxième significat que réfère al-g̲h̲ayb pris comme terme technique du langage religieux. On peut le rendre al…

Birr

(39 words)

Author(s): Gardet, L.
(terme coranique), «bonté pieuse», traduit R. Blachère (p. ex. Ḳurʾān, II, 189). Dans l’analyse des états spirituels ( aḥwāl) et l’attitude de l’âme envers Dieu, doit être à la fois rapproché et distingué de taḳwā [ q.v.]. (L. Gardet)

Duʿāʾ

(1,892 words)

Author(s): Gardet, L.
, appel, invocation (adressée à Dieu) soit en faveur d’un tiers ou de soi-même ( li…), soit contre quelqu’un ( ʿalā…); donc: prière invocatoire soit de bénédiction, soit d’imprécation et malédiction, où se retrouve l’idée sémite de la valeur réalisatrice du verbe. Cf. Ḳurʾān, XVII, 11: «L’homme lance son invocation pour le mal comme pour le bien». — Duʿāʾ aura donc le sens général d’invocation personnelle adressée à Dieu, et se traduira fréquemment par «prière de demande». I. — Portée et pratique du duʿāʾ. 1. Dans le Ḳurʾān, duʿāʾ garde toujours son sens premier d’invocation, d’app…

ʿĀlam

(3,003 words)

Author(s): Boer, Tj. de | Gardet, L.
(a., plur. ʿā lamūn, ʿ awālim), monde. 1. Le terme figure déjà dans le Ḳurʾān. Avec des formules empruntées, il y est question de rabb al-ʿā lamīn et des sept samawāt. Allāh est leur maître et créateur, qui les a créés pour les hommes comme signe de Sa toute-puissance. D’ailleurs ce monde périssable ( dunyā) vaut peu de chose — «pas l’aile d’une mouche» est l’expression traditionnelle — par rapport à l’autre monde ( āk̲h̲ira). Sur l’édification du monde (v. Ḵh̲alḳ) nous apprenons peu de choses; l’objet de l’intérêt dans le Ḳurʾān, comme dans la tradition, c’est Dieu, le mon…

ʿInāya

(917 words)

Author(s): Gardet, L.
(A.), providence. Le mot, qui évoque étymologiquement l’idée de soin, de sollicitude, n’appartient pas au vocabulaire ḳurʾānique. Il n’appartient pas non plus directement au vocabulaire du ʿilm al-kalām. Il appartient par contre au langage de la falsafa (et de l’ is̲h̲rāḳ de Suhrawardi), — il sera repris dès lors par les ouvrages et manuels postérieurs de kalām, qui en résument et discutent les thèses (entre autres al-S̲h̲āhrastānī, al-Ḏj̲urd̲j̲ānī, etc.). Il convient de noter cependant qu’il n’a pas de place dans les Ta ʿrīfāt d’al-Ḏj̲urd̲j̲ānī. Si ʿināya enfin apparaît dans le…

G̲h̲ufrān

(108 words)

Author(s): Gardet, L.
, maṣdar de g̲h̲afara, pardonner; réfère au deux noms divins ḳurʾāniques, al-g̲h̲afūr et al-g̲h̲affār, le Pardonneur et Qui ne cesse de pardonner. Donc: acte de l’homme qui pardonne une offense, mais essentiellement: acte de Dieu qui pardonne les péchés. Le terme g̲h̲ufrān appartient au lexique du ʿilm al-kalām, par ex. traité des «Fins dernières» ( al-waʿd wa-l-waʿīd) et chapitre de la tawba; et au lexique du taṣawwuf, par ex. «demeure» ( maḳām) du repentir ( tawba). Synonyme fréquent: al-ʿafw, qui met l’accent sur le pardon conçu comme effacement (total) de l’acte pecca…

Karāma

(2,044 words)

Author(s): Gardet, L.
, peut être considéré comme la maṣdar de karuma, être généreux, bienfaisant, être karīm (l’un des 99 «plus beaux Noms» divins). La racine KRM est fréquente dans le vocabulaire ḳurʾānique, et Dieu y est appelé karīm, le Généreux; le terme karāma lui-même n’y figure pas. S’il fut adopté par la suite comme synonyme des maṣdars des IIeet IVe formes ( takrim et ikrām), ce fut, semble-t-il bien, par assimilation phonétique avec le grec χάοισμα. Dans le langage technique des sciences religieuses, karāma (pl. karāmāt) prendra dès lors le sens de «charisme», faveur accordée par Dieu en…

Islām

(6,913 words)

Author(s): Gardet, L. | J. Jomier
, soumission, remise totale (à Dieu), maṣdar de la IVe forme de la racine SLM. I. — Définition. 1. — Références ḳurʾāniques. Le «soumis à Dieu» est le muslim, dont le pluriel muslimūn revient très souvent au cours des sourates. Islām, par contre, n’y apparaît que huit fois; mais il faut y joindre l’emploi assez fréquent du verbe aslama aux deux sens confondus de «remise à Dieu» (acte intérieur) et de «profession d’ islām», c’est-à-dire d’adhésion au message du Prophète. Voici le rappel des huit mentions d’ islām: a) Trois versets en soulignent la valeur d’intériorité: «Dieu ouvre à l’ islām la…

In Shāʾ Allāh

(1,356 words)

Author(s): Gardet, L.
, «si Dieu veut», «s’il plaît à Dieu». L’expression est appelée habituellement istit̲h̲nāʾ, «formule d’exception» (ou «de conditionnement», trad. H. Laoust). Elle signifie que Dieu seul est maître de tout événement, ainsi que des pensées, des actes, des projets de l’homme. En pays d’Islam, le langage courant lui conditionne tout avenir, même proche. Cette formule, dit L. Massignon ( Passion, 585), «est restée le signe distinctif, la parabole type de la vie sociale, pour la Communauté islamique». L’ in s̲h̲aʾ Allāh — ou un équivalent — revient maintes fois dans le Ḳurʾān, su…

Fāsiḳ

(1,171 words)

Author(s): Gardet, L.
, prévaricateur, coupable de fisḳ, c’està-dire qui a commis une ou plusieurs «grandes fautes» ( kabāʾir). La plupart des auteurs de ʿilm al-kalām évitent d’étendre le «nom» de fāsiḳ au croyant qui ne se rend coupable que de «petites fautes» ( ṣag̲h̲ā ʾir). «Le nom et le statut» ( al-ism wa-l-ḥukm) du fāsiḳ est l’un des axes de la problématique du kalām. L’origine en remonte à la bataille de Ṣiffīn et à la question que se posèrent alors les Croyants: qu’en est-il de la destinée terrestre et de la destinée future du chef musulman, puis de tout Musulman pécheur. Deux courants initiaux:—a. Les Ḵ…

Hayūlā

(2,241 words)

Author(s): Gardet, L.
, terme technique venu du grec ὕλη: «matière» opposée à «forme», ṣūra (εἶδοΣ), et plus précisément «matière première» au sens philosophique. Le mot arabe correspondant est mādda; notons le sens parfois très voisin de ʿunṣur, élément. Au IIIe-IVe/IXe-Xe s., le terme hayūlā sera courant dans les traductions du grec et les recherches et systèmes qui s’en inspirent. Au gré des tendances d’écoles et des auteurs, tantôt hayūlā se substitue à mādda, tantôt s’en distingue comme «matière première» se distingue de «matièie seconde»; mais fréquemment, les deux termes sont co…

Ḥud̲j̲d̲j̲a

(1,812 words)

Author(s): Gardet, L. | Hodgson, M. G. S.
(a.; pl. ḥud̲j̲ad̲j̲), à la fois preuve et présentation de la preuve. Le terme est ḳurʾānique et s’applique à tout argument cherchant à prouver aussi bien le faux («argument sans valeur») que le vrai («argument péremptoire»). Les hommes ne doivent avoir nulle ḥud̲j̲d̲j̲a contre Dieu (IV, 165); et s’ils argumentent ( yuḥād̲j̲d̲j̲ūna) contre Lui, cet argument est sans valeur à Ses yeux (XLII, 16; cf. XLV, 25). Car c’est à Dieu qu’appartient «l’argument péremptoire» (VI, 149); et c’est Dieu qui donna à Abraham l’argument (péremptoire) contre son peuple (VI, 83). — Au sens de «preuve», ḥud̲j̲…

al-Ḏj̲uwaynī

(815 words)

Author(s): Brockelmann, C. | Gardet, L.
Abū l-Maʿālī ʿAbd al-Malik, fils du précédent, célèbre sous son nom honori- fique d’Imām al-Ḥaramayn, né le 18 muḥarram 419/17 février 1028 à Bus̲h̲tanikān, village des environs de Nīsābūr; il continua l’enseignement de son père à la mort de celui-ci, avant même d’avoir atteint sa vingtième année. Il se rattachait à l’école de ʿilm al-kalām inaugurée par Abū l-Ḥasan al-As̲h̲ʿarī au début du IVe/Xe siècle. Or, ʿAmīd al-niulk al-Kundurī, vizir du Sald̲j̲ūḳide Tog̲h̲rul Beg, se prononça contre cette «innovation», et fit maudire dans les chaires les As̲h̲ʿarite…

Ik̲h̲lāṣ

(1,257 words)

Author(s): Gardet, L.
A la double idée de la racine: pureté et salvation, la IVe forme joint celle de se vouer et se dévouer à, se consacrer à. Ik̲h̲lāṣ est par excellence une vertu intérieure du Musulman fidèle, qui évoque à la fois la pureté sans mélange (et donc la sincérité) de l’acte religieux, le culte pur (exclusif) voué à Dieu, et le dévouement pur (absolu) à l’égard de Dieu et de la Communauté des Croyants. La perfection de l’adhésion de foi et du témoignage de foi se mesure à l’ ik̲h̲lāṣ et à I’ iḥsān (la droiture dans le bien). Le Ḳurʾān use fréquemment du participe muk̲h̲liṣ, celui qui se voue à Dieu, qui L…

Ibdāʿ

(1,367 words)

Author(s): Gardet, L.
, création absolue, innovation primordiale. — Le terme lui-même n’est pas ḳurʾānique; mais le Ḳurʾān nomme Dieu Badīʿ, Créateur absolu, Innovateur. Les deux versets II, 117 et VI, 101 affirment que Dieu est « Créateur ( badīʿ) des cieux et de la terre»: entendons, au sens obvie, de toute chose. Les commentateurs souligneront que Dieu est dit badīʿ pour la création (absolue) des cieux et de la terre, et k̲h̲āliḳ pour la création ( k̲h̲alḳ) de l’homme («fait d’argile», LV, 14). Autre distinction à base ḳurʾānique: le texte oppose maintes fois «la première création» à la «deuxi…

Kawt̲h̲ar

(570 words)

Author(s): Horovitz, J. | Gardet, L.
, mot qui se trouve employé une seule fois dans le Ḳurʾān (CVIII, 1): «Oui, nous t’avons donné al-kawt̲h̲ar» (et la brève sourate CVIII reçut le nom de sūrat al-kawt̲h̲ar). Le mot vient de la racine KT̲H̲R «être abondant», selon la forme fawʿal qui n’est pas rare (p. ex. nawfal; autres exemples dans Brockelmann, Grundriss Aer vergleichenden Grammatik, I, 34). Kawt̲h̲ar, qui se retrouve dans la poésie ancienne (v. citations dans Ibn His̲h̲ām, éd. Wüstenfeld, 261, et Nöldeke-Schwally, Geschichte des Qorāns, I, 92), signifie «abondance». Quelques anciens auteurs de tafsīr interprètent ka…

Kasb

(3,948 words)

Author(s): Cahen, Cl. | Gardet, L. | L. Gardet
(A.), «gain», «acquisition», «appropriation», est employé tant dans le domaine spirituel et théologique que dans le domaine matériel. I. — Aspect matériel. Nul n’ignore que l’Islam, dans ses principales tendances de pensée, est une doctrine non pas de renonciation au monde, mais de respect des commandements de Dieu dans l’usage fait de ce monde, qu’il a donné à l’homme pour qu’il en profite. Il n’y a donc en particulier aucune objection à réaliser, pourvu que ce soit par des moyens ¶ licites, les gains nécessaires à l’amélioration de la vie de soi-même et des siens. Le Prop…

ʿAḳliyyāt

(436 words)

Author(s): Gardet, L.
, (ar.) terme technique du ʿ ilm al-kalām («théologie»), dont l’usage est fréquent, v.g. commentateurs de Taftazānī, Bād̲j̲ūrī, etc., au service d’une notion, et d’une répartition des traités, qui remontent au moins au VIe/XIIe s. avec Fak̲h̲r al-dīn al-Rāzī, et seront précisées au VIIIe/XIVe s. avec Id̲j̲ī, Taftazānī, Ḏj̲urd̲j̲ānī. — Ce terme réfère à l’expression plus ancienne de al-ʿ ulūm al-ʿ aḳliyya, venue de la falsafa, désignant le savoir rationnel (et naturel) que la raison (ʿ aḳl) peut acquérir ¶ par elle-même. G̲h̲azzālī l’utilisera volontiers (cf. Iḥyāʾ, III) et l’oppo…

Ḏh̲ikr

(3,476 words)

Author(s): Gardet, L.
, remémoration. «Remémore-toi ( ud̲h̲kur) ton Seigneur quand tu auras oublié» (Ḳurʾān, XVIII, 24). Donc: l’acte de faire souvenir, puis la mention orale du souvenir, spécialement la répétition inlassable d’une oraison jaculatoire, enfin la technique même de cette mention. — En taşawwuf, le d̲h̲ikr est la forme de prière la plus fréquente peut-être, son muḳābal («corrélatif-opposé») étant le fikr [ q.v.], réflexion (discursive), méditation. Dans ses Ṭawāsīn, al-Ḥallād̲j̲, à propos de l’« ascension nocturne» de Muḥammad, déclare également légitimes la route qui …

Ḳiyāma

(3,584 words)

Author(s): Gardet, L.
(a.), action de se lever, de surgir, résurrection. La racine ḳwm est très fréquemment utilisée dans la langue ḳurʾānique. Ḳiyāma y revient 70 fois, et toujours dans l’expression yawm al-ḳiyāma « le jour de la résurrection ». La résurrection des corps succède à l’anéantissement de toute créature ( al-fanāʾ al-muṭlaḳ), et précède le «jugement» ( dīn), le «jour du jugement», yawm al-dīn. Telle sera l’Heure dernière ( al-Sāʿa). Al-Sāʿa, yawm al-ḳiyāma, yawm al-din, pris comme un tout, sont l’une des «croyances nécessaires» qui définissent le contenu de la foi musulmane. A noter que le terme n…

Ḏj̲ahannam

(384 words)

Author(s): Gardet, L.
, Géhenne (hébreu gē-ḥinnōm, vallée de la Géhenne); le mot arabe évoque étymologiquement l’idée de «profondeur» (cf. infernus). Très souvent employé dans le Ḳurʾān comme synonyme de nār («feu»), d̲j̲ahannam doit se rendre alors par l’idée générale d’enfer. Il en est de même dans les traditions. Par la suite, des exégètes et maints traités de kalām (ou de taṣawwuf) lui donneront une acception particularisée. C’est à l’article Nār que nous renvoyons la description de l’enfer musulman, les problèmes qui s’y rapportent et donc les références aux versets coraniques qui parlent de d̲j̲ahann…

Duʿāʾ

(2,026 words)

Author(s): Gardet, L.
, appeal, invocation (addressed to God) either on behalf of another or for oneself ( li...), or else against someone ( ʿalā ...); hence: prayer of invocation, calling either for blessing, or for imprecation and cursing, connected with the Semitic idea of the effective value of the spoken word. Cf. Ḳurʾān XVII, 11: “Man prays for evil as he prays for good”.— Duʿāʾ therefore will have the general sense of personal prayer addressed to God, and can often be translated as “prayer of request”. I.—The scope and practice of duʿāʾ . 1. In the Ḳurʾān, duʿāʾ always keeps its original meaning of invo…

Ḳiyāma

(4,017 words)

Author(s): Gardet, L.
(a.), the action of raising oneself, of rising, and of resurrection. The root ḳ-w-m is employed very frequently in the language of the Ḳurʾān. Ḳiyāma occurs there seventy times, always in the expression yawm al-ḳiyāma “the day of resurrection”. The resurrection of bodies follows the annihilation of all creatures ( al-fanāʾ al-muṭlaḳ ), and precedes the “judgment” ( dīn ), the “day of judgement” ( yawm al-dīn ).This will be the Last Hour ( al-sāʿa ). Al-sāʿa , yawm al-ḳiyāma and yawm al-dīn, taken as a whole constitute one of the “necessary beliefs” which determine the content…

Fikr

(772 words)

Author(s): Gardet, L.
, pl. afkār , thought, reflection. The Ḳurʾān employs the 2nd and 5th forms of the root fkr , to urge men “to reflect”. In the vocabulary of falsafa and ʿilm al-kalām , the maṣdar fikr denotes the intellectual faculty in the act of thought, reflecting upon an object of intellection. It is distinguished from idrāk , the intellectual faculty of grasping, of perception. The result of the operation of fikr is expressed by the noun of unity fikra . In taṣawwuf , fikr is used habitually in contrast to d̲h̲ikr [ q.v.], recollection. Fikr can thus be translated by reflectio…

Iblīs

(1,881 words)

Author(s): Wensinck, A.J. | Gardet, L.
, proper name of the devil, probably a contraction of διάβολος. A different etymology has been suggested by D. Künstlinger, in RO, vi, 76 ff.; ¶ the Arab philologists consider that Iblīs derives from the root bls , “because Iblīs has nothing to expect ( ublisa ) from the mercy of God”. He is also known as ʿAduww Allāh (the enemy of God) and al-ʿAduww (the Enemy). Finally he is given the common name of al-s̲h̲ayṭān [ q.v.]. In the Ḳurʾān he appears at two points in the story of the beginning of the world. (1) When God had created Adam [ q.v.] from clay and had breathed into him the spirit of life…

al-D̲j̲uwaynī

(860 words)

Author(s): Brockelmann, C. | Gardet, L.
, Abū ’l-Maʿālī ʿAbd al-Malik , son of the preceding, celebrated under his title of Imām al-Ḥaramayn, born 18 Muḥarram 419/17 February 1028 at Bus̲h̲tanikān, a village on the outskirts of Nīsābūr; after his father’s death, he continued the latter’s teaching even before he was twenty years old. He was connected with the school of ʿilm al-kalām inaugurated by Abū ’l-Ḥasan al-As̲h̲ʿarī at the beginning of the 4th/10th century. But ʿAmīd al-Mulk al-Kundurī, vizier of the Sald̲j̲ūḳ Tug̲h̲rul Beg, declared himself against This “innova…

Allāh

(13,436 words)

Author(s): Gardet, L.
, God the Unique one, the Creator and Lord of the Judgment, polarizes the thought of Islam; He is the sole reason for its existence. ¶ Allāh was known to the pre-Islamic Arabs; he was one of the Meccan deities, possibly the supreme deity and certainly a creator-god (cf. Ḳurʾān, xiii, 16; xxix, 61, 63; xxxi, 25; xxxix, 38; xliii, 87). He was already known, by antonomasia, as the God, al-Ilāh (the most likely etymology; another suggestion is the Aramaic Alāhā ).—For Allāh before Islam, as shown by archaeological sources and the Ḳurʾān, see ilāh . But the vague notion of supreme (not sole) di…

ʿĀlam

(3,100 words)

Author(s): Boer, Tj. de | Gardet, L.
(a., pl. ʿālamūn , ʿawālim ), world. 1. The word is found as early as the Ḳurʾān, where in borrowed formulae we have references to the rabb al-ʿālamīn and the seven samawāt . Allāh is its lord and creator who has created it for man as a sign of his omnipotence. This transitory world [ dunyā ) is of little value—"not worth the wing of a midge" is the traditional expression—in comparison with the next ( āk̲h̲ira ). We are told very little about the structure of the world [cf. the article k̲h̲alḳ ]; the subjects of interest, in the Ḳurʾān as well as in Tradition, are God, the spiritual world and man. This bec…

Iḍṭirār

(898 words)

Author(s): Gardet, L.
, “compulsion, coercion”, as opposed to ik̲h̲tiyār , “freedom of choice”. Although the term itself, in its maṣdar form, does not belong to the language of the Ḳurʾān, the verbal use of the VIIIth form is of relatively frequent occurrence there. The idea is that of an absolute necessity ( ḍarūra ), by means of physical (secondarily moral) compulsion. I.— Iḍṭirār takes on its technical sense in connexion with the theory of human actions. It thus belongs to the vocabulary of the “science of kalām ” (the “theology” or rather the “defensive apologia” of Islam). …

In S̲h̲āʾ Allāh

(1,561 words)

Author(s): Gardet, L.
, “if God wills”, “If it pleases God”. The expression is usually called istit̲h̲nāʾ , “formula of exception” (or “de conditionnement”, tr. H. Laoust). It means that God alone is the master of all that happens, as well as of the thoughts, acts and plans of man. In Islamic countries in ordinary speech it is used to qualify anything in the future, even the near future. Massignon describes this formula ( Passion , 585) as one which “est restée le signe distinctif, la parabole type de la vie sociale, pour la Communauté islamique”. The expression in s̲h̲āʾ Allāh —or an equiva…

Īmān

(4,263 words)

Author(s): Gardet, L.
(a.), faith (in God), maṣdar of the 4th form of the root ʾ mn. The root has the connotations of “being secure, trusting in, turning to”; whence: “good faith, sincerity” ( amana ), then “fidelity, loyalty” ( amāna ), and thus the idea of “protection granted” ( amān ). The fourth form ( āmana ) has the double meaning of “to believe, to give one’s faith” and (with bi) “to protect, to place in safety”. The root ʾ mn is one of those most frequently found in the vocabulary of the Ḳurʾān, where īmān means sometimes the act and sometimes the content of faith, sometimes bot…

al-Asmāʾ al-Ḥusnā

(4,175 words)

Author(s): Gardet, L.
— "The most Beautiful Names", these being the divine Names. "To God belong the most Beautiful Names—pray to Him, using (these Names)", Ḳurʾān, vii, 179. Cf. xvii, 110; xx, 8; lix, 24 etc. Pious Muslims have always revered the mystery of the Name, which at one and the same time both designates and veils the Named (cf. ḥid̲j̲āb al-ism ). The Theological question. A chapter of "Muslim theology" ( ʿilm al-tawḥīd ) is devoted to the divine Names. Problem stated: can one name God, and what, with regard to God, do the Names attributed to Him mean? Preliminaries: What is the name ( ism

Istiṭāʿa

(1,451 words)

Author(s): Gardet, L.
, capacity, power to act, maṣdar of the tenth form of ṭāʿ , to obey. If the term itself is not ḳurʾānic, the verb istaṭāʿ is used frequently in the text. Like its maṣdar, it was to become a technical ¶ term of the uṣūl al-dīn and the ʿilm al-kalām . The translation “capacity” is generally used (for example Tritton, Muslim Theology , London 1947, 68 and n. 2). Wensinckprefers “faculty”, others “power” ( pouvoir ). In this last sense, the ʿilm al-kalām readily considers ḳudra and istiṭāʿa to be identical (see remarks of ʿAbd al-D̲j̲abbār, S̲h̲arḥ al-uṣūl al-k̲h̲amsa , ed. …

D̲h̲arra

(395 words)

Author(s): Gardet, L.
, a term denoting, in the Ḳurʾān or ḥadīt̲h̲s , the smallest possible appreciable quantity. The Ḳurʾān uses it five times, in the expression mit̲h̲ḳāl al-d̲h̲arra , “the weight of a d̲h̲arra” ,—to extol the Omniscience of God (X, 61; XXXIV, 3), or His absolute Omnipotence (XXXIV, 20), or His supreme Justice in retribution: IV, 40 and the celebrated text XCIX, 7-8 “He who shall have done the weight of one d̲h̲arra of good shall see it; he who shall have done the weight of one d̲h̲arra of evil shall see it”. Commentators on the Ḳurʾān and interpreters of ḥadīt̲h̲s have explained d̲h̲arra by two im…

D̲j̲anna

(5,751 words)

Author(s): Gardet, L.
, “Garden”, is the term which, used antonomastically, usually describes, in the Ḳurʾān and in Muslim literature, the regions of the Beyond prepared for the elect, the “Companions of the right”. E.g.: “These will be the Dwellers in the Garden where they will remain immortal as a reward for their deeds on earth” (Ḳurʾān, XLVI, 14). Other Ḳurʾānic terms will be considered later either as synonyms or as particular aspects of the “Garden”: ʿAdn and D̲j̲annāt ʿAdn . (Eden, e.g., LXI, 12), Firdaws (“Paradise”, sg. farādis , cf. παράδεισος XXIII, 11), the Dwelling of Salvation or of Peace ( dār al-Sa…

Fiʿl

(1,111 words)

Author(s): Gardet, L.
, pl. afʿāl , actuation, act, and sometimes the result of an act, that is to say effectuation, effect. From its current usage in Arabic, this word very quickly became a technical term ( iṣṭilāḥ ), not only in grammar but also in falsafa and in ʿilm al-kalām . If ʿamal [ q.v.] designates the realms of ‘doing’ and ‘acting’ (whence ‘work’, human acts, and moral action), and thus has at least in its last meaning an ethical connotation, fiʿl refers above all to noetic and ontological values: the fact of actuating, of passing (or causing to pass) to the per…

Birr

(47 words)

Author(s): Gardet, L.
(Ḳurʾānic term), “pious goodness” (R. Blachère’s translation; see Ḳurʾān, ii, 189). In the analysis of the spiritual states ( aḥwāl ) and the attitude of the soul towards God, it must at the same time be compared with and distinguished from taḳwā [ q.v.]. (L. Gardet)

Ik̲h̲lāṣ

(1,294 words)

Author(s): Gardet, L.
The IVth form adds to the double idea of the root—purity and salvation—that of “dedicating, devoting or consecrating oneself” to something. Ik̲h̲lāṣ is pre-eminently an interior virtue of the faithful Muslim, which implies both the unadulterated purity (and thus sincerity) of religious actions, pure (exclusive) worship given to God and pure (absolute) devotion to God and the Community of Believers. The perfection of one’s adherence, and witness, to faith is gauged by ik̲h̲lāṣ and iḥsān (uprightness in good). The Ḳurʾān often uses the participle muk̲h̲liṣ , …
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